Les retards de bus, la faute du syndicat ?
La qualité du service d’autobus en heure de pointe varierait selon l’humeur des employés d’entretien, selon la STM, qui s’adresse au Tribunal administratif du travail pour tenter de régler la situation.
Manque de véhicules aux heures de pointe, inspecteurs réquisitionnés pour gérer les longues files d’attente, augmentation des plaintes ; le service d’autobus souffre du taux élevé d’immobilisation.
La Société de transport de Montréal (STM) a présenté hier une série de graphiques selon lesquels la diminution du nombre d’autobus disponibles coïnciderait avec des moments où les employés s’occupant de l’entretien des véhicules étaient mécontents en raison des négociations syndicales.
Le directeur de l’entretien des bus à la STM, Luc Mercier, a mentionné que selon son expérience, les chutes de disponibilités d’autobus ne peuvent pas s’expliquer autrement.
MANDAT DE GRÈVE
Selon lui, les surintendants et contremaîtres sont bien placés pour observer le moral des troupes dans les garages.
Tout aurait commencé en février 2018, lorsqu’un mandat de grève a été accordé à l’exécutif syndical. Depuis, les fluctuations dans les disponibilités d’autobus dépendent de l’humeur dans les centres de transport, selon M. Mercier.
L’avocat du syndicat a demandé au témoin si d’autres facteurs pouvaient expliquer ce manque de disponibilité des autobus — comme la météo ou le manque de pièces de rechange —, mais il a répondu par la négative.
D’autres témoins avaient été appelés par la STM pour faire l’état de la situation. Sylvie Morin, surintendante à la STM, dit s’être fait demander en septembre 2018 pour la première fois de déployer des équipes d’inspecteurs pour aider à la livraison du service d’autobus par des visites sporadiques.
FILES D’ATTENTE
Les longues files qui s’accumulaient aux arrêts d’autobus créaient des risques d’accrochage, et il fallait gérer le mécontentement de la clientèle. Une demande semblable est aussi survenue à la mi-janvier.
« Les chefs d’opération se faisaient invectiver, il y avait des chauffeurs aussi que la clientèle insultait », a-telle mentionné.
Les audiences se poursuivront vendredi, alors que le syndicat présentera sa contre-preuve. À la sortie du Tribunal, jeudi, le président du syndicat Gleason Frenette a mentionné qu’il préférerait être en négociations plutôt que « de venir s’exprimer sur des moyens de pression inexistants ».
Le juge Alain Turcotte devrait rendre sa décision la semaine prochaine.