Contraints de célébrer la messe dans un couloir
Une imposante église de Montréal ne peut être rouverte faute de fonds
Des paroissiens montréalais sont forcés de tenir leur messe dans un couloir attenant à leur imposante église du quartier Ville-Marie qu’ils ne peuvent faire rouvrir faute d’avoir les fonds nécessaires.
« Pour le peu de gens qui viennent, c’est bien assez », lâche la secrétaire de la paroisse Saint-Eusèbe, Laurianne Mailloux.
Ce sont des défaillances à la structure de l’édifice qui ont causé la fermeture de l’église Saint-Eusèbe-de-Verceil, située sur la rue Fullum, non loin du centre-ville de Montréal, et dont la construction s’est terminée en 1923.
Les rénovations nécessaires sont évaluées à « plusieurs millions de dollars », a indiqué l’architecte Caroline Clermont, qui travaille pour le diocèse de Montréal.
Sans compter les dizaines de milliers de dollars qu’il en coûte annuellement pour chauffer l’immense bâtiment.
Depuis 2009, les célébrations se tenaient dans le sous-sol de l’église pour des raisons « économiques et de sécurité », peut-on lire dans un document préparé par la Division de l’expertise en patrimoine et de la toponymie de la Ville de Montréal, en 2012.
INFILTRATIONS D’EAU
Mais de sérieuses infiltrations d’eau ont obligé les responsables de la paroisse à déplacer les célébrations encore une fois à compter de mars 2016, explique le curé de la paroisse, le père Thomas.
« Lorsqu’il a fallu renouveler les assurances du bâtiment, ce n’était plus possible. Donc, j’ai pris la décision de déplacer les célébrations », explique-t-il.
Dorénavant, les célébrations se tiennent tous les jours de la semaine dans une petite chapelle aménagée dans un couloir entre l’ancienne église décrépite et le presbytère.
Même si le bâtiment est beaucoup moins majestueux qu’auparavant, les paroissiens continuent d’être attachés à leur lieu de culte qu’ils refusent de quitter, soutient le père Thomas.
ATTACHEMENT
« Lorsqu’on leur demande si on devrait déplacer l’église, la fermer, pour se joindre à une autre communauté, souvent les gens ne sont pas emballés à cette perspective », affirme le religieux à propos de la petite chapelle qui a remplacé la grande église qui pouvait accueillir plus de 1500 personnes.
Selon l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, plusieurs communautés religieuses, comme celle de Saint-Eusèbe-de-Verceil, sont aux prises avec des églises trop imposantes pour leurs capacités financières.
« Ce sont de grandes églises construites à des époques où les gens les remplissaient. Mais aujourd’hui, les gens ne peuvent pas les entretenir tout seuls, ça prend des collaborations », explique-t-il.
En attendant, les paroissiens de Saint-Eusèbe espèrent toujours un miracle.