LA LANGUE DE L’AUTRE
1- « Pour moi, la SPA désigne la Société Protectrice des Animaux. En anglais, c’est Society for the Prevention of Cruelty to Animals, et le sigle est SPCA. Est-il possible qu’à force de lire et d’entendre SPCA, en français, on se laisse indûment influencer ? » demande L.-P. Pelletier. Peut-être bien. Il n’en reste pas moins que le sigle SPCA se permet de désigner, quand même avec justesse, l’organisme Société (pour la) prévention (de la) cruauté (envers les) animaux qui existe sous cette appellation dans une douzaine de villes québécoises, dont Montréal, Sainte-Angèle-de-Monnoir, Rouyn-Noranda... Les activités de ces SPCA se déroulent en français. Comme dans plus de 40 SPA (Société protectrice des animaux). Cela ne contredit pas votre vision des choses. Oui, nous, insulaires francophones dans cette immense mer anglophone, sommes trop souvent influencés par la langue de l’autre. Ici, l’emprunt est bénin. Votre intervention me permet de préciser qu’un sigle est une abréviation formée de lettres initiales (SAQ, SPVM) et qu’un acronyme est un sigle prononcé comme un mot (ONU, UQAM). 2- « Peut-on dire dix-neuf cent vingt-cinq ? Mille neuf cent vingt-cinq n’est-elle pas la seule formule acceptable ? » Voilà la question de R. Villeneuve. Il est courant et correct de prononcer et de transcrire les nombres entre 1100 et 1999 en les décomposant en centaines plutôt qu’en milliers (mille deux cents ou douze cents). Et, « cent » prend la marque du pluriel quand il ne précède pas un autre déterminant numéral (quinze cents, mais quinze cent quarante).