La Couronne veut 12 ans pour le « pilote des stars »
L’avocat de Normand Dubé demande pour sa part 18 mois de prison
SAINT-JÉRÔME | La Couronne estime que « pilote des stars » Normand Dubé doit être « sévèrement puni » pour avoir voulu jouer le shérif et s’être fait justice lui-même en commandant des incendies criminels contre des fonctionnaires avec lesquels il était en conflit.
« On n’est pas au Far West ici », a dénoncé hier le procureur de la Couronne Steve Baribeau, en réclamant 12 ans de pénitencier. « On ne peut pas se venger comme ça, sans considération. Cela vient avec des conséquences. »
En mai, celui qui est surnommé le « pilote des stars » pour avoir volé par le passé avec des vedettes, a été déclaré coupable d’avoir commandé des incendies chez des fonctionnaires avec qui il avait eu des litiges.
Il a aussi harcelé deux de ses victimes. Ce sont des résidences et une voiture qui ont été brûlées en 2013 et 2014 dans les Basses-Laurentides.
Or, il s’agit d’un « dossier unique » où une « ligne a été franchie ». La « soif de vengeance » de Normand Dubé doit être vivement dénoncée, a argué Me Baribeau au palais de justice de Saint-Jérôme.
MÉPRIS TOTAL
«M.Dubéa scrapé la vie de ces gens-là pour des niaiseries, car il était incapable de contenir sa haine et son impulsivité, a soutenu le procureur. Son esprit de vengeance n’a d’égal que son narcissisme et son mépris total pour nos lois, nos institutions, pour les gens et la vie humaine. »
La Couronne demande que cette peine de 12 ans soit consécutive aux sept années dont Dubé a écopé en décembre pour le spectaculaire méfait de 30 M$ perpétré contre des lignes d’Hydro-Québec, pour un total de 19 ans.
L’avocat de la défense, Maxime Chevalier, voit les choses autrement. En tenant compte de la sentence concernant Hydro-Québec, il demande à ce que son client de 57 ans écope de 18 mois de prison de plus, ce qui totaliserait huit ans et demi.
Qualifiant la suggestion de la Couronne « d’exagérée » considérant qu’il n’y a pas eu de décès, le criminaliste a rappelé que les dommages matériels sont « faibles ».
Me Chevalier s’est aussi attaqué au portrait de son client que brosse la poursuite, soit un homme « revanchard » incapable d’éprouver de remords. « La démonisation de M. Dubé, ça ne vous aide pas du tout à rendre une décision, monsieur le juge », a-t-il déploré, faisant valoir qu’un agent de probation a évalué le risque de récidive à court et moyen terme comme faible.
Normand Dubé nie les faits sur toute la ligne et a porté les deux verdicts de culpabilité en appel.
Le juge Gilles Garneau rendra sa décision le 16 septembre.