Le premier ministre de l’Alberta rabroue Legault
Un désaccord sur les origines de la péréquation
Le premier ministre François Legault a affiché dimanche une « incompréhension » de l’histoire de la péréquation, estime son homologue albertain, Jason Kenney.
« La péréquation est dans la Constitution depuis le jour 1 du Canada », avait soutenu M. Legault à la conclusion du congrès des jeunes caquistes, à Sherbrooke, justifiant ainsi le « droit » du Québec de bénéficier de ce système de redistribution de la richesse entre les provinces canadiennes, largement financé par le pétrole albertain.
Jason Kenney, qui reproche au Québec d’accepter les chèques de péréquation tout en s’opposant à la construction d’un oléoduc pétrolier vers la côte Est, a corrigé son homologue québécois dans une longue publication sur Facebook, hier matin.
« Les commentaires du premier ministre du Québec, François Legault, reflètent une incompréhension de l’histoire de la péréquation, et de la demande de l’Alberta pour plus d’équité dans la fédération », écrit-il.
QUATRE-VINGT-DIX ANS PLUS TARD
En fait, le principe de la péréquation est apparu en 1957, puis a été intégré à la Constitution lors de son rapatriement en 1982, écrit Jason Kenney, qui a de nouveau réitéré, samedi dernier, sa menace de tenir un référendum dans sa province afin de cesser les paiements de péréquation jusqu’à la construction d’un oléoduc.
Questionné hier sur ces échanges entre homologues provinciaux, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’est étonné de l’opposition de M. Kenney au système de péréquation. La formule actuelle de péréquation « a été établie par le gouvernement dans lequel Jason Kenney siégeait », a-til rappelé au sujet de l’ex-ministre du gouvernement Harper.
« Alors, le fait que, pour des raisons politiques, il s’attaque à un système que lui-même a mis en place, ça devrait en faire sourciller plus d’un », a ajouté M. Trudeau.