L’offre sur TSO3 inquiète et déçoit
Un actionnaire déplore la perte très probable d’un précieux savoir-faire québécois
La dégringolade boursière de TSO3, ces dernières années, aura été éprouvante pour des actionnaires, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec. Certains remettent aujourd’hui en doute des choix de la direction et digèrent mal la possible vente de l’entreprise alors que « son savoir-faire arrive à maturité ».
« C’est très dommage et décevant. Je suis certain, comme plusieurs autres actionnaires, que les emplois vont disparaître. On va perdre des postes, mais aussi un savoir-faire qui est unique au monde », déplore au Journal Robert Lalonde, actionnaire de TSO3.
La semaine dernière, l’entreprise de Québec spécialisée dans les technologies de stérilisation des dispositifs médicaux pour les établissements de santé annonçait avoir conclu une entente dans le cadre d’une acquisition par Stryker Corporation.
La direction n’était alors pas en mesure de dire si les nouveaux propriétaires souhaitaient conserver le siège social à Québec. Au 30 juin dernier, la compagnie, qui a aussi des bureaux à Myrtle Beach, en Caroline du Sud, comptait 53 travailleurs.
Stryker Corporation a présenté une offre de 0,43 $ par action, pour une transaction de 68,4 M$ CAN. Les actionnaires auront à se prononcer en septembre sur l’offre.
« En date du 30 juin dernier, TSO3 détenait 202 brevets actuels ou en cours d’approbation. Récemment, un premier brevet a été accepté en Inde », avance M. Lalonde, pour illustrer la propriété intellectuelle de la compagnie.
« L’entreprise est sur le point de parvenir à commercialiser son offre partout à l’international. Elle est à un moment charnière et elle est vendue à des étrangers pour une offre décevante. Juste la propriété intellectuelle vaut plus que cela. Il y a peut-être anguille sous roche », ajoute-t-il, pointant du doigt certaines décisions de la direction.
Il mentionne que le 11 juin dernier, TSO3 annonçait publiquement avoir signé une entente avec un regroupement d'achats pour des hôpitaux. L'action du groupe avait alors bondi de 36 à 45 cents (25 %). Après la fin du deuxième trimestre, une entente du même type a été signée avec un regroupement aussi important.
« Cependant, TSO3 n'a pas jugé bon de publier un communiqué de presse au moment de la signature », raconte M. Lalonde. « On peut supposer que si ça avait été fait, une augmentation se serait fait sentir sur le titre », dit celui qui déplore aussi le manque d’investissements de la part de la haute direction.
Pour information, en juillet 2016, l’action de TSO3 (TSX : TOS) s’échangeait à plus de 3,60 $ sur le parquet torontois. Aujourd’hui, elle vaut 0,42 $.
DIMINUTION DE 24,7 À 3,6 MILLIONS $
Du côté de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui détient plus de 10 % des parts, on refuse de prendre position sur l’éventuelle transaction. L’organisation ne veut également pas fournir d’information sur ses rendements dans TSO3.
En 2015, pour augmenter sa participation dans l’entreprise de Québec, la Caisse avait acquis 1 050 000 unités au prix de 1,25 $ CAN l’action, peut-on lire dans un communiqué. Elle est actionnaire de TSO3 depuis 2012.
Au 31 décembre 2017, la valeur marchande de la participation de la Caisse dans la compagnie s’élevait à 24,7 millions $. Pour le même nombre d’actions, au 31 décembre 2018, la valeur marchande était de 3,6 millions $.