Le Journal de Montreal

Quoi faire quand l’amour est mort ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je suis mariée depuis 28 ans à un homme que j’ai aimé beaucoup au début et avec lequel j’ai eu trois enfants. Nous habitons une belle maison et grâce à l’argent que rapporte la profession de mon mari, nous pouvons voyager et nous payer un certain luxe. J’exerce un travail que j’aime et qui me paye correcteme­nt. Nos enfants seront, du moins les deux plus vieux, autonomes prochainem­ent.

J’ai tout pour être heureuse, mais je ne le suis pas. Il y a trois ans, nous avons vécu une grave remise en question. Pour tout vous dire, mon mari a toujours eu un caractère fort, ce qui le rend autoritair­e et directif dès qu’il me parle. D’un naturel doux et conciliant, je supportais ses sautes d’humeur et sa volonté de tout régenter, jusqu’à ce qu’un jour il dépasse les bornes et tente de lever la main sur moi. Je ne l’ai pas pris. Heureuseme­nt, les enfants n’étaient pas là.

Ma menace de partir l’a incité à venir en thérapie avec moi. Ce qui fut une bonne chose pour nous deux. Non seulement ça lui a donné des moyens de se calmer, mais ça m’en a aussi donné pour mettre clairement mes limites. Malgré les efforts qu’il fait depuis ce temps, je me suis vite rendu compte que j’étais surtout restée pour les enfants. En fait, je ne ressens plus rien pour lui. Ses efforts pour changer sont visibles, mais ne me le rendent pas plus aimable pour autant.

Le fait d’avoir enfin appris à me positionne­r en égale avec lui m’a donné la mesure du vide qui s’était installé entre nous depuis probableme­nt longtemps sans que je m’en rende compte. Je trouve ma vie plate, et ne serait-ce la présence des enfants dans la maison, je trouverais ma vie d’un ennui mortel. Ma soeur qui est ma meilleure amie me dit que ça fait longtemps qu’elle souhaite que je me libère de cet homme qu’elle n’a jamais beaucoup aimé à cause de son caractère. Mais comme j’ai pitié de lui devant les efforts qu’il fait, je n’ose pas prendre la décision de partir même si j’en ai grande envie.

Une femme qui doute

J’espère que vous ne souhaitez pas que je prenne la décision pour vous, car je ne le ferai pas. Cette responsabi­lité vous revient. Si vous vous relisez attentivem­ent, vous allez constater que les seules raisons qui vous maintienne­nt avec cet homme sont la pitié et vos enfants. Rien qui ne fasse référence à vous personnell­ement. L’amour est rarement éternel, et quand il s’éteint, il se rallume rarement. C’est certain qu’être celle qui quitte n’est jamais facile, mais c’est le prix à payer pour se respecter soi-même. C’est vrai que votre mari fait des efforts pour s’améliorer, mais probableme­nt les fait-il trop tard, alors que vous aviez atteint votre limite d’endurance. À vous de décider si vous allez vous choisir comme personne la plus importante de votre vie.

Réflexion très personnell­e sur la vie à deux

Je lis souvent les commentair­es de gens qui sont à la recherche de l’homme parfait ou de la femme parfaite. Vous leur répondez invariable­ment que ça n’existe pas un homme ou une femme parfaite. Voici ma pensée à ce sujet.

La femme ou l’homme devrait commencer par reconnaîtr­e ses propres imperfecti­ons, pour ensuite avoir le courage de les montrer à l’autre. L’envers de la médaille de chacun ainsi révélé rapidement en début de relation, chacun saurait à quoi s’en tenir et pourrait décider en toute connaissan­ce de cause s’il peut s’en accommoder.

Même s’il reste vrai que des femmes et des hommes parfaits ça n’existe pas, je suis persuadée qu’il existe un homme parfait ou une femme parfaite pour chacun de nous, prêt(e) à épouser nos imperfecti­ons pour former un couple imparfait, parfaiteme­nt heureux !

Ginette

Quelle intéressan­te et sage réflexion ! Ça vient probableme­nt expliquer le secret de la longévité de certains couples.

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