Un petit point aigre-doux
À la fin des 90 minutes de jeu samedi dernier, l’Impact est ressorti avec un point. Un seul petit point qui n’aide pas beaucoup dans cette course aux séries éliminatoires.
Au-delà de l’activité comptable, c’est la manière avec laquelle le Bleu-blanc-noir a complété le match qui est difficile à accepter pour tout le monde. Une avance de trois buts, ce n’est pas insurmontable, certes. Mais une équipe comme l’Impact n’a pas, à ce moment de la saison, le droit de relâcher à ce point sa concentration. Surtout en plein coeur d’une course pour la dernière place qui donne accès aux séries.
Avec une avance de trois buts, c’est normal de ne plus se montrer aussi offensif, de devenir plus prudent sur le terrain et tenter de sécuriser les choses défensivement.
IMPUISSANCE
Mais, on en a eu la preuve par dix samedi dernier, l’Impact est incapable de bétonner son filet contre une équipe qui – il faut le souligner – est dans la même situation dans l’Association de l’Ouest.
Comme ancien joueur, je me rappelle du feeling qui m’habitait quand nous prenions une avance de trois à zéro.
Quand l’adversaire marquait un premier but, le réflexe est de remettre en perspective et se convaincre que le pointage avait changé pour 2 à 0.
Mais à 3 à 2, la situation devenait stressante. Ce sentiment était d’autant plus décuplé parce que tu n’as plus le luxe de berner ton esprit : tu es sur le point de bousiller une avance de trois buts, c’est à ça et seulement à ça que tu pensais.
En somme, est-ce que l’Impact a les joueurs, le caractère et le talent pour ne pas trembler dans ce genre de moment ? Si vous répondez positivement à cette question, c’est que vous avez probablement raté les derniers matchs du XI montréalais.
UN MIRAGE
Ce matin, je ressasse la même question qu’à l’habitude à propos de l’Impact : cette équipe est-elle capable de défendre ?
Est-elle en mesure, d’un point de vue psychologique, de rester assez forte jusqu’à la fin de la saison pour trouver une place en séries éliminatoires ?
Et physiquement, y a-t-il assez de profondeur dans le groupe de Rémi Garde pour garder un niveau de jeu assez élevé et répéter les efforts jusqu’à la fin du calendrier ?
Samedi face au FC Dallas, le match a été très frustrant pour tout le monde. Joueurs, entraîneurs et surtout partisans. À 3 à 0, tu devrais jouer avec confiance. Ça ne s’est pas avéré.
Surtout que les Texans ont offert deux buts sur un plateau d’argent à l’Impact. Ces deux buts ont d’ailleurs donné l’impression que les Montréalais avaient joué une bonne première mi-temps, ce qui n’était pas du tout le cas.
Certes, Lassi Lappalainen s’est montré opportuniste, mais ses deux buts n’ont fait que masquer la vérité aux partisans du Bleu-blanc-noir. Comme en fait foi la marque finale, ces premières 45 minutes n’étaient qu’un mirage.
COMMENT ÉPELER « STABILITÉ »
Depuis le début de la saison, j’ai souvent employé le mot « stabilité » dans mes commentaires à propos de l’Impact.
En somme, je faisais référence à cette capacité d’offrir des performances égales, de minimiser les turbulences dans chacun des départements du club.
En fait, la seule « stabilité » qu’on peut retrouver dans l’entourage de l’équipe, c’est cette peur de perdre, ce sentiment que les choses vont mal tourner pour le XI montréalais.
Chaque match, c’est à refaire pour le Bleu-blanc-noir. On ne sait jamais quelles performances vont nous offrir les joueurs, comment se comportera le groupe devant un adversaire donné.
En ce sens, depuis son arrivée, Lassi Lappalainen incarne bien les hauts et les bas de l’Impact.
Ainsi, le Finlandais a réussi à marquer deux buts à son premier match dans les couleurs montréalaises pour ensuite disparaître dans les trois ou quatre matchs suivants. Il est réapparu samedi dernier avec deux buts et une passe décisive.
Il est temps pour l’Impact de redresser la barre et de faire preuve, pour une fois, d’un peu de constance.