Le Journal de Montreal

Une substance abondante et facile d’accès

- TOMMY THURBER

Le ligandrol, la substance trouvée dans l’organisme de la canoéiste Laurence Vincent Lapointe, est sur le radar des différente­s agences antidopage du monde en raison de son abondance et de sa facilité d’accès sur le marché noir.

« C’est partout. Faites un tour sur Google et vous le verrez. Généraleme­nt, ce sont des gens qui achètent de la poudre en vrac en Chine et qui préparent des solutions et des produits redistribu­és sur le marché noir », a expliqué Christiane Ayotte, directrice du laboratoir­e de contrôle du dopage de l’INRS-Institut Armand-Frappier.

« C’est une substance qui est sur le radar, parce que n’importe qui en prépare pour tout le monde. Donc, les risques sont bien présents. »

La substance, également connue sous le nom de LGD4033, fait partie de la série des

SARM (« selective androgen receptor modulator »). Elle est ainsi utilisée comme alternativ­e aux stéroïdes anabolisan­ts sans toutefois posséder les mêmes effets secondaire­s.

« C’est une cochonneri­e, et je ne cache pas le mot. Ça me choque beaucoup. Ce n’est pas un médicament. Ce n’est pas approuvé comme un médicament au Canada, mais [le produit] a envahi le marché noir et l’internet. »

UN LONG PROCESSUS

Par devoir de réserve, Mme Ayotte refuse de commenter spécifique­ment le cas de Vincent Lapointe. Elle soutient toutefois qu’il est du devoir des athlètes de s’assurer qu’ils respectent les normes et les règlements de leurs sports respectifs.

« On comprend tous que les athlètes prennent des supplément­s, mais ils ne devraient pas prendre de risques et devraient toujours faire attention à ce qu’ils prennent », a-t-elle prudemment avancé.

La professeur­e a par ailleurs invité les gens à faire preuve de retenue jusqu’à ce que l’enquête soit terminée et qu’un jugement soit rendu dans cette affaire.

« Il y a un devoir d’analyse objective qui doit être fait de la part des autorités sportives. C’est important pour le sport de faire une enquête sérieuse. Que ce soit un champion du monde ou le dernier des derniers, c’est toujours la même chose. Tant que ce processus-là n’est pas terminé, on ne peut pas dire que l’athlète est coupable. On doit lui permettre de présenter ses arguments. »

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CHRISTIANE AYOTTE Laboratoir­e du contrôle de dopage

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