Le Journal de Montreal

DES APPUIS POUR BERGEVIN

Les anciens DG Serge Savard et Bob Gainey endossent la façon de faire du directeur général du Canadien

- MATHIEU HORTH-GAGNÉ

De son propre aveu, Marc Bergevin préfère bâtir son équipe par le biais du repêchage plutôt qu’offrir des contrats mirobolant­s à des joueurs autonomes, et cette façon de faire reçoit l’aval d’un ancien directeur général du Canadien, Serge Savard.

« Ce n’est pas la même réalité, car nous n’avions pas de plafond salarial à mon époque », a d’abord reconnu l’ancien dirigeant et défenseur étoile du Tricolore, hier, à Laval.

« Je vois beaucoup d’équipes qui ont des problèmes avec le plafond, ce qui n’est pas le cas de Montréal, a-t-il ajouté. La façon de faire est de développer des jeunes. Si vous amenez deux ou trois jeunes de vos équipes affiliées dans la Ligue nationale de hockey [LNH] chaque saison, ça vous donne deux ou trois bas salariés. »

ISSUS DU REPÊCHAGE

« Quand nous avons gagné la coupe Stanley en 1986, même si nous n’avions pas de plafond, nous comptions sur neuf joueurs issus des repêchages de 1983 et 1984, incluant les joueurs autonomes que j’avais embauchés. Si tu montes deux ou trois joueurs par année, tu devrais être capable de contourner le plafond. La clé du succès est là. Il faut développer ces bons jeunes. »

Savard présentait le premier tournoi Invitation Serge Savard, hier au club de golf Islesmere, de Laval, au profit des étudiants athlètes de l’Université de Sherbrooke. Il a d’ailleurs profité de l’occasion pour annoncer la création d’un fonds de 5 millions $ destinés aux athlètes du Vert & or.

UN JEU DANGEREUX

Pendant que des équipes comme les Panthers de la Floride, avec le gardien Sergei Bobrovsky (7 ans, 70 millions $), et les Rangers de New York, avec Artemi Panarin (7 ans, 81,5 millions $), réalisaien­t de grands coups sur le marché, le Canadien a été peu actif.

Une stratégie qui se défend selon Bob Gainey, un autre ancien DG du CH.

« J’ai eu de bonnes expérience­s avec des joueurs que j’ai embauchés et qui ont beaucoup donné au club la saison suivante, mais j’ai aussi vu des joueurs dont le meilleur moment avec l’équipe a été le 1er juillet », a expliqué Gainey avant de s’élancer sur les allées d’Islemere.

L’ancien capitaine du Tricolore a aussi reconnu les efforts de Bergevin dans sa tentative d’acquérir Sebastian Aho des Hurricanes de la Caroline à l’aide d’une offre hostile.

« La décision de Marc n’a pas été prise sur un coup de tête, a-t-il expliqué. Il a passé beaucoup de temps à évaluer la situation. C’est assez rare que ce type d’offre fonctionne et que le joueur change d’équipe, mais c’est dans les règlements. Si le directeur général pense qu’il peut améliorer son équipe avec l’ajout d’un joueur, c’est sa responsabi­lité de le faire. »

OPTIMISTES

Autant Savard que Gainey abordent la prochaine saison de leur ancienne équipe avec optimisme.

« Il y a des signes positifs, comme le jeu de [Jesperi] Kotkaniemi, a avancé Savard. Il devrait être encore meilleur la saison prochaine. Le Canadien, je pense, dirait qu’il a une équipe jeune. Il faut garder espoir. Nous sommes en première place aujourd’hui. »

« Il y a des équipes qui ont participé aux séries et qui les ratent l’année suivante. C’est bon pour la ligue, car tout le monde a une chance chaque saison », a pour sa part indiqué Gainey.

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CHANTAL POIRIER PHOTO Membre du Temple de la renommée et joueur étoile du Canadien, Bob Gainey a participé à l’Invitation Serge Savard à Laval, hier.

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