Prêts à tricher pour afficher un bon temps
Le Marathon de Montréal disqualifie des coureurs chaque année
Les organisateurs du Marathon de Montréal assurent qu’ils auront à l’oeil les tricheurs dimanche prochain.
Chaque année, des coureurs se font disqualifier au Marathon de Montréal alors qu’ils trichent surtout dans le but de se qualifier pour participer à des événements prestigieux, comme le Marathon de Boston.
Certains sautent discrètement dans une voiture ou sur un vélo avant de réintégrer le trajet quelques kilomètres plus loin. D’autres empruntent des raccourcis. Certains font aussi porter leur dossard micropucé par des coureurs plus performants qu’eux.
PLUSIEURS DISQUALIFIÉS
Les organisateurs du Marathon Oasis de Montréal, qui se déroule en fin de semaine, demeurent aux aguets. En 2018, huit des 2394 participants au 42,2 km et 21 des 8661 participants au demi-marathon ont été disqualifiés.
Derrière un poste de contrôle, un spécialiste observe les temps de passage des coureurs.
« Si ça dit qu’un tel s’est soudainement mis à courir plus vite qu’un olympien pendant juste une portion de la course, c’est louche, alors on le garde à l’oeil », explique le producteur du marathon, Dominique Piché.
Les exemples ne manquent pas. Le marathonien émérite Michel Cusson dit avoir confronté un coureur après s’être rendu compte qu’il avait coupé environ 3 km du parcours.
La propriétaire du Café Sepia sur le Plateau Mont-Royal, Geneviève Guay, dit avoir écrit aux organisateurs du Marathon en 2017 pour faire disqualifier un jeune homme qui courait sous un nom féminin et qui s’était classé premier dans la catégorie des femmes de 55 à 59 ans.
Grâce aux photos de l’événement, la fausse « quinquagénaire » a été disqualifiée.
UNE FAUSSE CRAMPE
Le marathonien et triathlonien Éric Noël a déjà été témoin d’une tricherie en 2016. Court-circuiter le parcours à Montréal n’est pas difficile, selon lui.
« Vers le bout d’Hochelaga, il y a un long aller-retour sur la même rue. Tu fais semblant d’avoir une crampe et tu ralentis un peu. Quand ça fait un petit bout que t’es au milieu de la rue, personne ne sait si tu allais ou revenais. Alors, tu prends le chemin du retour. »
Si jamais l’organisation décide d’installer un tapis détecteur au bout de la boucle, les tricheurs se feront plus facilement détecter.