Le Journal de Montreal

Prêts à tricher pour afficher un bon temps

Le Marathon de Montréal disqualifi­e des coureurs chaque année

- LOUIS-PHILIPPE MESSIER

Les organisate­urs du Marathon de Montréal assurent qu’ils auront à l’oeil les tricheurs dimanche prochain.

Chaque année, des coureurs se font disqualifi­er au Marathon de Montréal alors qu’ils trichent surtout dans le but de se qualifier pour participer à des événements prestigieu­x, comme le Marathon de Boston.

Certains sautent discrèteme­nt dans une voiture ou sur un vélo avant de réintégrer le trajet quelques kilomètres plus loin. D’autres empruntent des raccourcis. Certains font aussi porter leur dossard micropucé par des coureurs plus performant­s qu’eux.

PLUSIEURS DISQUALIFI­ÉS

Les organisate­urs du Marathon Oasis de Montréal, qui se déroule en fin de semaine, demeurent aux aguets. En 2018, huit des 2394 participan­ts au 42,2 km et 21 des 8661 participan­ts au demi-marathon ont été disqualifi­és.

Derrière un poste de contrôle, un spécialist­e observe les temps de passage des coureurs.

« Si ça dit qu’un tel s’est soudaineme­nt mis à courir plus vite qu’un olympien pendant juste une portion de la course, c’est louche, alors on le garde à l’oeil », explique le producteur du marathon, Dominique Piché.

Les exemples ne manquent pas. Le marathonie­n émérite Michel Cusson dit avoir confronté un coureur après s’être rendu compte qu’il avait coupé environ 3 km du parcours.

La propriétai­re du Café Sepia sur le Plateau Mont-Royal, Geneviève Guay, dit avoir écrit aux organisate­urs du Marathon en 2017 pour faire disqualifi­er un jeune homme qui courait sous un nom féminin et qui s’était classé premier dans la catégorie des femmes de 55 à 59 ans.

Grâce aux photos de l’événement, la fausse « quinquagén­aire » a été disqualifi­ée.

UNE FAUSSE CRAMPE

Le marathonie­n et triathloni­en Éric Noël a déjà été témoin d’une tricherie en 2016. Court-circuiter le parcours à Montréal n’est pas difficile, selon lui.

« Vers le bout d’Hochelaga, il y a un long aller-retour sur la même rue. Tu fais semblant d’avoir une crampe et tu ralentis un peu. Quand ça fait un petit bout que t’es au milieu de la rue, personne ne sait si tu allais ou revenais. Alors, tu prends le chemin du retour. »

Si jamais l’organisati­on décide d’installer un tapis détecteur au bout de la boucle, les tricheurs se feront plus facilement détecter.

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PHOTO D’ARCHIVES L’an dernier, près de 2400 coureurs ont pris le départ du Marathon de Montréal.

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