Pas d’accusation pour un cadavre trouvé à la frontière
Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a décidé de ne pas déposer d’accusations criminelles six mois après la découverte d’un cadavre dans une voiture qui passait le poste frontalier d’Hemmingford.
La Sûreté du Québec avait déclenché une enquête après la découverte par les douaniers de l’octogénaire Fernand Drapeau, inanimé sur la banquette arrière du véhicule conduit par son fils Luc, le 31 mars.
« À la suite de l’examen complet du dossier d’enquête transmis par la Sûreté du Québec, le DPCP conclut qu’aucune accusation ne sera portée relativement à cette affaire. Le procureur qui a procédé à l’analyse du dossier a déterminé qu’il n’était pas en mesure de démontrer une infraction criminelle en l’espèce », peuton lire dans les documents.
MOURIR À LA MAISON
« On souhaitait qu’il finisse ses jours à la maison ou à l’hôpital, et non de cette façon », a reconnu avec émotion le fils du défunt, dans le cadre de son premier entretien à TVA Nouvelles, hier.
Fernand Drapeau serait décédé dans la région d’Albany, dans l’État de New York, en pleine nuit. Son épouse, avec qui il partageait sa vie depuis une cinquantaine d’années, était dans la fourgonnette quand il est décédé.
M. Drapeau et sa femme passaient l’hiver en Floride depuis plusieurs années. En décembre dernier, l’octogénaire avait été hospitalisé en Floride en raison de divers problèmes de santé. Son fils Luc a décidé de prendre l’avion parce qu’il estimait que M. Drapeau n’avait pas la force nécessaire pour faire le voyage du retour.
« Quand j’ai appris que son état s’était dégradé en Floride, que sa santé pouvait varier d’un jour à l’autre, j’ai dit à mes parents : “Préparez vos affaires, je m’en viens vous chercher”. Je suis parti en mission pour ramener mon père au Québec », a raconté Luc Drapeau.
PAS ENDORMI
Pendant une bonne partie du trajet, l’octogénaire était lucide, a indiqué Luc Drapeau, qui était même capable de communiquer avec lui.
« Mais quand nous sommes arrivés à Albany, il faisait nuit. J’ai cessé de parler à Fernand en me disant qu’il devait dormir. Je me suis arrêté à Champlain pour mettre de l’essence. C’est là que j’ai regardé par la vitre de la voiture et que je me suis rendu compte que mon père était probablement décédé », s’est rappelé avec consternation Luc Drapeau, qui a repris le chemin tout de suite.
« Il était urgent que j’arrive à l’hôpital. Chaque minute comptait, la douane était un autre obstacle à franchir », a-t-il ajouté.
Les causes exactes du décès de Fernand Drapeau ne sont pas encore connues. La famille attend le rapport de l’autopsie.