Le Journal de Montreal

Patience dans le dossier Desjardins

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AGENCE QMI | Il faudra attendre avant de voir des accusation­s être déposées dans le dossier des fuites de données chez Desjardins, croit un expert.

Jean-François Brochu, ex-sergent de la Sûreté du Québec (SQ), est resté prudent après que son ancien corps de police ait interrogé 17 « personnes d’intérêt », jeudi.

« Il s’agit d’un crime informatiq­ue, alors ça prend beaucoup d’analyses de données dans les ordinateur­s saisis chez Desjardins. À partir de ces données, on dresse une liste de personnes à rencontrer. Des personnes d’intérêt, mais aussi des suspects éventuels ont été rencontrés », a-t-il expliqué hier à TVA Nouvelles.

Les autorités ont également indiqué avoir effectué six perquisiti­ons au cours des derniers jours dans quatre résidences et deux commerces. Les policiers n’ont pas encore retrouvé la trace de toutes les données personnell­es qui ont circulé depuis cette fuite majeure.

En juin, Desjardins a annoncé qu’un employé avait vraisembla­blement dérobé les données personnell­es de 2,7 millions de clients et 173 000 entreprise­s.

PREUVE LÉGALE

Un autre élément peut ralentir l’enquête, indique M. Brochu. Avant que les policiers soient impliqués dans cette affaire, les services de sécurité internes de Desjardins avaient accumulé de la preuve. Or, celle-ci ne peut être utilisée pour une affaire criminelle. Les policiers doivent suivre une procédure devant le tribunal pour l’obtenir légalement.

« Ce n’est pas demain la veille qu’on va voir des accusation­s. Les gens ne doivent pas oublier l’arrêt Jordan. Le compteur commence lorsque les gens sont arrêtés, alors les policiers vont attendre d’avoir toute la preuve avant de procéder à des arrestatio­ns », a dit M. Brochu.

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