Le Journal de Montreal

Justin Trudeau veut signer la fin des armes d’assaut

Il aimerait également laisser les provinces légiférer sur les armes de poing

- PASCAL DUGAS BOURDON – Avec l’Agence QMI

La promesse de Justin Trudeau de bannir des armes d’assaut s’il est réélu suscite des inquiétude­s dans les clubs de tirs, mais rassure l’organisme PolySeSouv­ient, qui attendait une telle promesse depuis 30 ans.

« C’est une excellente nouvelle. L’annonce semble être beaucoup plus solide que la promesse de 2015, qui était un peu nébuleuse », a indiqué en entrevue Heidi Rathjen, porte-parole pour l’organisme PolySeSouv­ient.

Le chef libéral a promis hier d’interdire les armes d’assaut de style militaire au Canada s’il est à nouveau porté au pouvoir le 21 octobre prochain.

« Trop de gens ont perdu un être cher en raison de la violence liée aux armes à feu dans ce pays. Et ce ne sont pas les pensées et les prières des politicien­s qui y mettront fin », a indiqué M. Trudeau, qui a fait cette promesse électorale à Toronto, une ville aux prises avec une vague de violence sans précédent ces dernières années.

Pour PolySeSouv­ient, cette initiative n’est « pas magique ou garantie », mais « va définitive­ment réduire les chances que ces armes se retrouvent entre de mauvaises mains ».

MOINS PIRE QU’UN FUSIL DE CHASSE

Cependant, selon Jean Brousseau, gérant du Club de tir l’Acadie situé à Saint-Jean-sur-Richelieu, l’abolition des armes d’assaut toucherait directemen­t les sportifs qui pratiquent le tir.

« Ça va avoir un impact, c’est sûr et certain. Les gens qui font de la compétitio­n balistique, ils ont presque tous [ce type d’arme] », a-t-il commenté.

Il ne comprend pas pourquoi le premier ministre veut s’attaquer aux armes d’assaut, alors « qu’un fusil de chasse, ça peut faire bien plus de dommages que n’importe quoi », juge-t-il.

Par ailleurs, le premier ministre canadien s’est également engagé hier à donner le pouvoir aux premiers ministres des provinces et aux maires d’adopter des lois qui permettent d’interdire ou de restreindr­e la possession d’armes de poing, comme les revolvers et les pistolets.

PAS SUFFISANT

À cet égard, PolySeSouv­ient juge que cette promesse ne va pas assez loin, la qualifiant de « très décevante ».

« C’est un geste politique qui vise à donner la perception que les libéraux font quelque chose pour les armes de poing », a critiqué celle qui a été témoin de la tuerie de Polytechni­que, en 1989.

Toutefois, selon Denis Bordeleau, président du club de tir de la Mauricie, l’interdicti­on des armes de poing serait une mauvaise nouvelle, puisqu’elle sonnerait la fin des clubs de tirs au Québec.

« Il y aurait une levée de boucliers », a-t-il prévenu.

Le cabinet de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a préféré ne pas commenter la possibilit­é que Québec bannisse ces armes.

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PHOTO REUTERS Le premier ministre a fait son annonce à Toronto, entouré d’un groupe de candidats aux prochaines élections fédérales.

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