Le Journal de Montreal

Des préposés recrutés à l’étranger mieux traités

- FRANÇOIS CORMIER

Les préposés aux bénéficiai­res recrutés à l’étranger jouiront de conditions de travail plus avantageus­es que ceux embauchés sur le territoire québécois, selon des documents sur lesquels TVA Nouvelles a mis la main.

Non seulement ils auront droit à une garantie de travail d’au moins 30 heures par semaine, mais ils pourront également toucher le salaire le plus élevé pour un préposé, soit 22,35 $ l’heure.

« Je suis préposé aux bénéficiai­res depuis 17 ans et je ne gagne pas ce salaire, illustre Frédéric Brisson, président du conseil provincial des affaires sociales (SCFP). Nous ne sommes pas contre le recrutemen­t à l’étranger, mais il faut aussi reconnaîtr­e les années d’ancienneté et l’expérience pour les préposés déjà en place. »

COMME LES AUTRES

Au ministère de la Santé et des Services sociaux, une porte-parole explique que « les préposés aux bénéficiai­res [sélectionn­és à l’étranger] ont une expérience de plus de quatre ans, et sont donc recrutés au cinquième échelon de salaire, comme le serait n’importe qui d’autre dans le réseau. »

Une interpréta­tion que conteste le syndicat.

« Le 2 avril, un exercice a fait en sorte que nous sommes descendus au quatrième échelon malgré l’expérience, explique Frédéric Brisson. De plus, on a plusieurs préposés qui n’ont pas les mêmes garanties d’heures et qui n’ont pas 30 heures par semaine. »

« C’est important d’aller chercher des préposés ailleurs, mais on leur donne de meilleures conditions lorsqu’ils arrivent de l’étranger. Il faut les donner à tout le monde, on a besoin d’eux », lance le député péquiste Harold LeBel.

Pour justifier la garantie d’heures, le ministère de la Santé explique qu’il « s’agit d’un critère établi par le ministère de l’Immigratio­n, de la Diversité et de l’Inclusion, comme pour tous les critères du recrutemen­t internatio­nal qui mènent à un permis de travail temporaire. »

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