À la rue après l’incendie qui a tué sa mère
La générosité de plusieurs personnes lui a permis de se refaire une garde-robe en attendant de se relocaliser
Un homme qui a perdu sa mère et tous ses biens lors d’un incendie survenu la semaine dernière dans leur appartement du quartier Saint-Henri, à Montréal, récolte depuis les fruits d’une vague de générosité inespérée.
« Je suis habillé comme une carte de mode. Mieux qu’avant l’incendie, a timidement soufflé Jason Bafaro, 36 ans, devant la bâtisse couverte de suie. Mais ça ne me redonne pas ma mère. C’était mon âme soeur ! »
Le 10 septembre, vers 21 h 15, un violent incendie s’est déclaré dans leur immeuble à logements, situé sur la rue Beaudoin.
SANS SUCCÈS
Le corps de sa mère, Doris Bafaro, 61 ans, aurait été trouvé sous la table de la cuisine, selon l’information obtenue par l’homme endeuillé.
On aurait par la suite tenté de la réanimer à quatre reprises à l’hôpital, avant de réaliser que son décès était inévitable, a-t-il confié au Journal.
M. Bafaro était absent au moment du drame, en visite chez sa bonne amie.
La scène a rapidement été prise en charge par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à des fins d’enquête criminelle.
UN ACCIDENT
Or, la thèse de l’accident serait pour le moment privilégiée, a affirmé sa porte-parole Caroline Chevrefils.
Depuis, le fils de celle qu’on appelait Madame Doris, qui mendiait dans le quartier depuis plusieurs années, attend avec peine des réponses sur les circonstances entourant le décès de sa mère.
Il n’a plus de biens matériels ni d’appartement.
Et l’attente du dénouement de l’enquête complique ses démarches financières, lui qui est aux prises avec des ennuis de santé et bénéficie de l’aide sociale.
« J’ai eu la leucémie quand j’étais bébé et j’ai des problèmes de dos qui m’empêchent de conserver un travail, a-t-il relaté. Ma mère était monoparentale et restait avec moi pendant ma maladie. Elle n’avait rien, mais était tellement généreuse. »
ENTERREMENT DIGNE
En guise de soutien à son grand ami dans cette épreuve, Caroline Joly a lancé une campagne de sociofinancement qui récolte
des dons depuis une semaine.
« On se connaît depuis longtemps et on a toujours été là l’un pour l’autre. Cette fois, c’est lui qui a besoin de moi, a laissé tomber avec émotion la femme de 36 ans. On
espère ramasser assez de sous pour qu’il puisse enterrer décemment sa maman. »
Hier soir, près de 1550 $ avaient été amassés.