Lourdes sanctions imposées à l’Iran
Le Pentagone va envoyer des renforts dans le Golfe
AFP | Les États-Unis ont renforcé hier les sanctions contre la Banque centrale iranienne, présentées par Donald Trump comme « les plus sévères jamais imposées à un pays », mais le président américain a aussi défendu la « retenue » militaire après les attaques en Arabie saoudite.
« On vient juste de sanctionner la banque nationale d’Iran », a-t-il annoncé dans la matinée sans attendre. « Ce sont des sanctions au plus haut niveau », a-t-il ajouté dans le Bureau ovale.
À ses côtés, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a expliqué qu’il s’agissait de cibler « la dernière source de revenus de la Banque centrale d’Iran », déjà sur la liste noire américaine, mais aussi le Fonds national de développement, « c’est-à-dire leur fonds souverain qui sera ainsi coupé » du système bancaire américain.
« Cela signifie qu’il n’y aura plus d’argent qui ira aux Gardiens de la révolution », l’armée d’élite du pouvoir iranien, « pour financer le terrorisme », a-t-il assuré.
Des pans entiers de l’économie iranienne, de son système financier aux exportations de pétrole soumises à un strict embargo, sont sous le coup des sanctions des États-Unis.
RENFORTS
Hier soir, le chef du Pentagone, Mark Esper, a annoncé hier l’envoi de renforts dans la région du Golfe à la demande de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis après les attaques contre des installations pétrolières saoudiennes.
Rappelant la destruction en juin d’un drone américain par les forces iraniennes, après la saisie par l’Iran d’un pétrolier britannique, le ministre américain de la Défense a estimé que l’attaque du 14 septembre « représente une escalade spectaculaire de l’agression iranienne ».
« Pour prévenir une escalade supplémentaire, l’Arabie saoudite a requis une assistance internationale pour protéger les infrastructures essentielles du royaume. » Donald Trump, hier, lors d’une rencontre à la Maison-Blanche avec le premier ministre australien Scott Morrison.
De son côté, le secrétaire d’État, Mike Pompeo, a réaffirmé dans un communiqué que « toutes les preuves désignaient l’Iran, et uniquement l’Iran » comme responsable des attaques en Arabie saoudite, une « agression sophistiquée dans sa conception et effrontée dans son exécution ».
RIPOSTE MILITAIRE ?
La riposte financière étant actée, Donald Trump doit donc maintenant décider s’il ordonne d’autres représailles, notamment militaires. Or, dans ses prises de parole publiques, parfois contradictoires, il s’y montre de moins en moins enclin.
« Il n’y a jamais eu de pays plus préparé » que les États-Unis à mener des frappes militaires, a-t-il prévenu.
« Mais ce n’est pas ce que je privilégie, si possible », a-t-il enchaîné.