« Il n’y a pas un Cubain qui ne souffre pas »
La Havane dénonce l’acharnement des États-Unis
AFP | Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a dénoncé hier « l’acharnement, l’intensité et l’agressivité » des mesures prises par l’administration de Donald Trump contre l’île socialiste, « inédites » selon lui en 57 ans d’embargo américain.
On peut « affirmer de manière catégorique que les mesures qui sont en train d’être appliquées actuellement, avec leur acharnement, leur intensité et leur agressivité, ainsi que leur portée extraterritoriale, sont inédites », a affirmé le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez.
Mais elles « n’arracheront aucune concession à notre peuple, aucune concession politique à notre gouvernement », a-t-il promis.
SANCTIONS AMÉRICAINES
Cuba est confrontée à une grave pénurie de carburant depuis plus d’une semaine liée aux sanctions américaines contre les navires chargés de pétrole du Venezuela, principal fournisseur de brut de l’île.
En outre, les États-Unis ont annoncé jeudi l’expulsion de deux diplomates cubains auprès de l’ONU, qui sont accusés « d’activités qui portent atteinte à la sécurité nationale américaine ».
Dans une salle où la climatisation avait été coupée par mesure d’économie, M. Rodriguez a estimé que « les mesures, surtout le blocage de la fourniture en carburant, sont une violation inédite du droit international, des règles de convivialité de la communauté internationale, et contrairement à avant, elles sont annoncées, proclamées et vantées pour les effets qu’elles provoquent ».
Rappelant que le « prétexte » de ces sanctions est un supposé soutien militaire de Cuba au Venezuela, il a réitéré que « Cuba n’a pas de présence militaire, n’a pas de troupes au Venezuela et ne participe ni ne conseille les opérations militaires ou de sécurité dans ce pays ».
SOUFFRANCE
Le ministre a présenté devant la presse le rapport annuel de Cuba auprès du secrétaire général de l’ONU sur les effets de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. Selon les calculs des autorités, cet embargo a déjà causé pour 138 843 milliards $ de dommages cumulés, à prix courants.
« Il n’y a pas une Cubaine ou un Cubain sur la planète qui ne souffre pas d’une manière ou d’une autre des effets de l’embargo », a-t-il lancé.