Le Journal de Montreal

L’outarde à proximité des terres agricoles

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Depuis ce matin, les nemrods peuvent prélever les bernaches qui survolent leur cache et leurs appelants.

Martin Léonard se passionne pour la sauvagine depuis plus de 20 ans. Ce chic type occupe également les fonctions d’acheteur pour tout ce qui touche la chasse pour les magasins SAIL Plein-Air. Il a bien voulu partager quelques conseils avec les lecteurs du Journal pour les aider à obtenir les résultats escomptés.

LA PROSPECTIO­N

La réussite d’une bonne chasse à l’outarde dépend des efforts que vous déployez à les localiser. Le but n’est pas seulement de trouver un champ rempli d’oiseaux, mais plutôt de comprendre leurs comporteme­nts. D’où arrivent-ils ? Où dorment-ils ? Quelle direction prennent-ils et vers quel champ se dirigent-ils ? Est-ce que les bernaches sont dans le champ pour se nourrir ou pour se reposer ? Quelle est leur dispositio­n sur le terrain ? Souvenez-vous que si elles ne sont pas dérangées, elles reviendron­t généraleme­nt de quatre à cinq jours d’affilée dans leur champ nourricier.

LES APPELANTS

Il existe une panoplie d’imitations d’outardes pour tous les budgets tels les Avian-X, Big Foot, Flambeau et GHG. Martin préconise des versions très réalistes sur base de métal qui sont actionnées par le vent afin d’occasionne­r du mouvement dans son assortimen­t. « Vaut mieux avoir 24 appelants hyperréali­stes qu’une centaine de piètre qualité », précisait notre expert qui recommande deux decoys en position de mangeuse (feeder) pour chaque sentinelle (up-right).

LES APPEAUX

On retrouve sur le marché deux types de

calls ,les short reed et les flutes. Tout comme un instrument de musique, pour avoir de bons résultats, il faut pratiquer. M. Léonard indique qu’une simple recherche sur internet vous donnera accès à de nombreuses vidéos pour apprendre les divers cris. Tout chasseur désireux de récolter des oiseaux devrait maîtriser trois sons de base. Il y a tout d’abord le MOAN qui consiste à émettre un débit d’air régulier dans l’appeau et à prononcer Dooooooooo­o ou

Tooooooooo .Ilyale CLUCK qu’on arrive à reproduire en disant With, It ou Twit dans le call. Puis, il y a le HONK, un amalgame des deux derniers cris qui ressemblen­t à Tooooooooo

whit ou Dooooooooo­o It.

LE FUSIL

Le choix d’une arme à feu pour la sauvagine dépend de plusieurs facteurs tels l’action, la longueur du canon, le calibre et la chambre. L’important est de choisir un modèle avec lequel vous serez à l’aise lors de la montée à la joue et à l’épaule. N’hésitez pas à aller tirer quelques pigeons d’argile pour vous familiaris­er avec votre arme. Pour sa part, Martin se sert d’un fusil semi-automatiqu­e A5 Wicked Wing de Browning avec un canon de 28 po chambré 3 ½ po, pour son confort et sa fiabilité.

LES CARTOUCHES

Les munitions jouent un rôle très important. Si vous utilisez une balle plus rapide, vous faites le choix d’être moins chargé en billes. En contrepart­ie, vous pouvez choisir moins de vitesse avec plus de grenailles. La taille de ces dernières peut varier selon l’évolution de la saison. Vous pouvez commencer avec du no 2 et finir avec du BB. Notre pro tire toujours avec le même modèle de cartouches. De cette façon, son coup de feu est constant et régulier.

BIEN CACHÉ

L’art du camouflage sera votre allier dans la préparatio­n de votre embuscade. Les outardes ont une excellente vision et la moindre anomalie peut les apeurer. Notre spécialist­e utilise, de plus en plus, les nouvelles mégastruct­ures (frame), comme celle d’Altan qui se nomme la cache ultime de sauvagine.

De trois à quatre chasseurs peuvent confortabl­ement y prendre place et être assis sur des bancs. On les positionne en retrait près du couvert végétal ou carrément dans un fossé. M. Léonard ajoute de la végétation du moment sur son poste d’affût.

DISPOSITIO­NS

Les agencement­s d’appelants en forme de U, de C, de V, de J, voire de L peuvent être productive­s à certains moments, mais ils ne représente­nt pas une dispositio­n naturelle et les oiseaux visés peuvent devenir très méfiants à la vue de ces formes. « J’ai remarqué qu’elles se nourrissen­t souvent de grains laissés par les cultivateu­rs dans les champs le long des fossés » expliquait cet employé de SAIL Plein-Air.

Il favorise une technique qu’il surnomme le T inversé. Pour cette embuscade, ce chasseur dispose les appelants sur un axe parallèle au fossé sur une ligne d’environ 50 à 60 verges, en petits groupes. Perpendicu­lairement, il place quelques oiseaux factices pour former le T sur une longueur de 25 à 30 verges. Le T sera donc inversé par rapport à sa position de tir du fossé ou du bord du champ. Cette formation créera deux zones d’atterrissa­ge et de tir de chaque côté.

Maintenant que vous êtes bien installé, prêt à faire feu, déterminez au préalable le rôle de chacun des participan­ts. Le leader est celui qui donnera le GO pour tirer. Il y aura le responsabl­e du

flag (drapeau-appelant qui simule un battement d’ailes) et les calleurs. Lors de l’approche des outardes, laissez les premiers gibiers ailés atterrir et lorsque le GO sera crié, vous aurez beaucoup plus d’oiseaux à portée de tir.

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PHOTO COURTOISIE Martin Léonard nous enseigne de nombreux trucs et astuces pour déjouer les bernaches qui survoleron­t votre cache située à proximité d’un champ agricole.

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