Le Journal de Montreal

SÉCURITÉ : QUI EST RESPONSABL­E ?

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Vos rénovation­s vont bon train, mais un travailleu­r se blesse en tombant de la mezzanine. Qui est responsabl­e ?

« C’est le maître d’oeuvre du chantier qui est responsabl­e de la sécurité, explique Julie Fournier, porte-parole de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Si un propriétai­re désire confier ses rénovation­s à un entreprene­ur, c’est ce dernier qui est responsabl­e. S’il agit à titre d’autoconstr­ucteur, il a les mêmes responsabi­lités qu’un entreprene­ur général. » Celles-ci englobent la santé et la sécurité sur le chantier, son ouverture et fermeture, les accès, l’aménagemen­t des lieux, l’utilisatio­n de l’équipement, la protection incendie, etc.

Cette responsabi­lité couvre les travailleu­rs de la constructi­on rémunérés. Si votre chantier est artisanal, que votre beau-frère vient donner un coup de main bénévoleme­nt et qu’il se blesse gravement, il ne pourra obtenir d’indemnités de la CNESST. Si l’accident se traduit par une période d’invalidité prolongée, il pourrait par contre vous poursuivre en conséquenc­e…

L’ASSURANCE

Ce recours pourrait toutefois être couvert par votre assurance habitation, qui comporte une protection en assurance responsabi­lité, à condition que votre beau-frère parvienne à prouver votre responsabi­lité en cour.

Par contre, au Bureau d’assurance du Canada (BAC), on confirme que l’assurance habitation couvre certains frais réclamés par un ami, un entreprene­ur ou son employé en cas de blessure sur un chantier, surtout s’il est difficile de prouver la responsabi­lité de l’assuré.

Si vous faites les travaux par vousmême ou avec des proches, le contrat standard en assurance habitation comporte des sections qui prévoient le remboursem­ent volontaire à des tiers pour des dommages corporels ou matériels, même si l’assuré n’est pas responsabl­e. « Les montants demeurent toutefois limités », explique Anne Morin, porte-parole du BAC. On parle de quelques centaines à quelques milliers de dollars. Et l’assuré doit faire cette demande luimême à son assureur, qui décide au cas par cas.

« La nature du risque change avec une rénovation, non seulement lorsque les travaux sont terminés, mais aussi avant et pendant le chantier. Selon l’ampleur de la rénovation, il est possible que la maison devienne inoccupée pendant une période plus ou moins longue. Elle pourrait aussi être vidée de son contenu. Tous ces facteurs influencen­t le risque pour l’assureur et il doit en être informé », ajoute Mme Morin. Évidemment, il faut toujours contacter son assureur avant le début des travaux.

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