« J’ai aimé la lutte comme un fou »
Paul Vachon, le frère de Mad Dog, est la vedette d’un documentaire évoquant ses années de gloire dans l’arène
QUÉBEC | Il a 82 ans, son dos courbé témoigne des blessures et des maladies qu’il a surmontées, mais parlez de lutte à Paul Vachon, qu’on appelait le Butcher du temps qu’il semait la terreur dans les arènes du monde entier avec son frère Maurice Mad Dog et ses yeux s’illuminent.
« J’ai aimé ça comme un fou », lance celui que Le Journal a rencontré lors de son passage au Festival de cinéma de la ville de Québec, en fin de semaine lors de la présentation d’un documentaire qui lui est consacré.
Réalisé par l’ancien skieur Thomas Rinfret, Mad Dog & The Butcher – Les derniers
vilains, désigné meilleur premier film du FCVQ et à l’affiche en décembre, permet de revivre les années de gloire de la lutte à travers les souvenirs, magnifiés par une mise en scène qui penche vers le fantastique, de Paul Vachon.
S’il a des choses à raconter ? Durant les 25 minutes passées en sa compagnie, il a parlé de son père, de son frère, il a exhibé la bague du Temple de la renommée qu’il porte fièrement à son doigt, et, bien sûr, il a parlé de sa passion pour le métier qu’il a exercé jusqu’à l’âge de 50 ans. « J’ai toujours dit qu’il faut être un peu fou pour être un lutteur professionnel.»
ÀLA FORREST GUMP
Même si Rinfret n’a pas voulu d’un documentaire traditionnel qui aurait donné la parole à d’anciens lutteurs, les nostalgiques auront néanmoins leur dose de Géant Ferré, de Gino Brito et de Gilles « The Fish » Poisson dans cette oeuvre touchante. «J’avais en tête un film comme
Forrest Gump. Mon objectif était d’entrer dans l’intimité de Paul, mais aussi de sentir la grandeur et d’être excité à certains moments. »
Rinfret a passé cinq ans à filmer Paul Vachon. Il l’a suivi un peu partout en Amérique. Son principal souci était la santé de son sujet qui a été hospitalisé lors du tournage. « On ne pensait pas qu’il allait vivre aussi longtemps, confie M. Rinfret. Avant qu’on se connaisse, on m’a dit qu’il avait eu des cancers et plusieurs problèmes de santé parce qu’il a eu une vie rock and roll avec les voyages et l’alcool. »
« On avait peur de ne pas finir le film, puis on avait peur qu’il ne puisse pas le voir. »
Sauf qu’il n’est pas tuable. Comme un lutteur qui décolle ses épaules de l’arène au dernier instant pour échapper au compte de trois.