Ils misent tout dans l’aventure électrique
Deux jeunes entrepreneurs croient que la vente de vélos électriques est un marché extrêmement prometteur
Le succès de Francis Marier et Laurent-Philippe Beaudoin n’est pas le fruit du hasard. Si leur boutique E2-Sport, ouverte en 2017, offre déjà le plus grand inventaire de vélos à assistance électrique au Québec, c’est parce qu’ils ont minutieusement planifié chaque étape de l’aventure.
Le marché des vélos électriques (eBike) est encore naissant au Québec. Mais peu importe. Les deux entrepreneurs, âgés de 27 et 28 ans, misent tout sur les eBikes.
« Dès le départ, on voulait devenir des spécialistes en vélo à assistance électrique, mettre l’accent sur l’expérience client. On connaît tous les rouages et, si un client a une question, on a la réponse. On passe en moyenne une à deux heures avec lui », dit Francis Marier.
Ces vélos coûtent entre 3000 et
11 000 dollars. Cela permet à E2-Sport d’avoir une clientèle plus nichée, qui s’attend justement à recevoir du service. « Un vélo électrique ne se vend pas comme un vélo standard. Il y a beaucoup d’apprentissages à faire avec le client. Ça se rapproche beaucoup de la vente de produits récréatifs ou même de voitures », explique Laurent-Philippe Beaudoin.
La clientèle ? Outre les amateurs de course en montagne, on trouve des jeunes qui vont au secondaire ou à l’université, dont les parents leur achètent un vélo électrique au lieu d’une mobylette à essence. De cette façon, ils font un peu d’exercice en chemin ! Beaucoup de leurs clients travaillent aussi dans des tours de bureaux.
« J’ai des chums pour qui c’est devenu une religion. Ils partent de la Rive-Sud pour aller travailler dans le Vieux-Montréal. Ils ont fait de l’exercice et, même s’il fait chaud, ils n’ont pas besoin de prendre une douche et sont déjà fonctionnels pour le travail », raconte Laurent-Philippe Beaudoin.
UNE TOURNÉE EN CAMION
Pour ces deux entrepreneurs, l’aventure a commencé sur les bancs d’école, dans le département de génie industriel de l’Université de Montréal.
« On cherchait ce qu’on voulait faire après l’université. On s’est mis à regarder quelques marques de vélo et la recette s’est formée. On est allés à une foire de vélos en Europe où on a pu se faire des contacts et trouver des partenaires », dit Francis Marier.
On pourrait croire qu’avec des vélos aussi coûteux, l’investissement initial fut énorme. Au contraire. Les deux amis ont fait leurs devoirs afin de minimiser les risques.
« On a fait une grosse étude sur le client québécois et ses besoins. Ensuite, on a commandé une dizaine de vélos et on est partis en tournée au Québec. »
Dans un Ford Transit Connect, le camion dont se sert Postes Canada…
« L’idée, c’était de réduire les risques et de voir si la demande était là. On a fait le tour des événements au Québec et on a vendu des vélos sur la route. Ça nous a permis de solidifier notre dossier et de montrer des preuves à la banque. Ensuite, on a ouvert notre boutique », explique Francis Marier.
L’entreprise prépare en ce moment une expansion à Québec. Et pour la suite ? « On veut devenir la référence en vélos électriques au Canada », disent les deux jeunes hommes. « Et à long terme, on aimerait concevoir et fabriquer nos propres vélos. Mais on continue de prendre ça une étape à la fois… »