Le Journal de Montreal

Performanc­e TROUBLANTE

- SAMUEL PRADIER

En choisissan­t de présenter un numéro sur les violences que l’on s’impose, Cindy Mateus a non seulement livré la plus émouvante performanc­e de la première émission de la seconde saison de Révolution, hier soir à TVA, mais elle a aussi réussi à toucher le coeur des maîtres.

Dernière candidate de la soirée, Cindy Mateus s’est démarquée avec un concept original et percutant.

« Au départ, je voulais jouer avec la musique, notamment avec le violon qui est très présent dans la pièce musicale. En chorégraph­iant, l’idée s’est développée et j’ai décidé d’ajouter de la peinture sur l’archet. À partir de là, ç’a créé des images que j’ai poussées au maximum. Il y a une violence externe, mais aussi la violence interne dans mon numéro. »

Si elle l’a dansé aussi bien, c’est parce que la Montréalai­se de 18 ans a vécu une période plus difficile.

« Vers 11-12 ans, je venais d’arrêter la gymnastiqu­e rythmique et j’étais assez renfermée. Dès que je faisais des erreurs, je me tapais sur la tête, je m’insultais, j’oubliais mes affaires… Je n’avais pas nécessaire­ment une joie de vivre. D’une certaine manière, ça représente un peu cette périodelà. Mais je voulais aussi représente­r le fait que quand on a mal, on finit par faire mal aux autres, vu qu’on ne se sent pas bien. »

Les maîtres ont été sous le choc de cette performanc­e. « Je vois la gymnaste que tu as dû être, mais en plus, toi, tu danses », a lancé Lydia Bouchard, alors que Jean-Marc Généreux était sous le charme. « Elle se battait contre des ennemis et contre ellemême… Tu es allée très loin ! »

UNE LIBERTÉ CRÉATIVE

Danseuse depuis ses 12 ans, Cindy Mateus a pour objectif de devenir chorégraph­e.

« En tant que danseuse, je suis précise, je veux que tout soit parfait. Comme chorégraph­e, je me laisse aller davantage. Je vais dans des directions auxquelles je n’aurais pas forcément pensé tout de suite. Je vais aller parler de sujets qui touchent, et pas nécessaire­ment faire des mouvements vides de sens. Si la technique est super importante pour la danseuse, elle est secondaire pour la chorégraph­e, je vais davantage laisser parler le mouvement. »

C’est après avoir assisté à un cours de contempora­in avec Amy Garner, une danseuse chorégraph­e, que la jeune fille a scellé son destin.

« En sortant de là, je me suis dit que c’est ce que je voulais faire plus tard, ça m’a ouvert les yeux. À partir de là, j’ai commencé à pousser pour le contempora­in. Mais j’ai une passion pour la danse en général, que ce soit le classique ou le hip-hop. »

Son choix de participer à Révolution n’est pas anodin. « Ça m’a déjà permis de m’ouvrir sur mes possibilit­és, et je vais voir jusqu’où mon imaginatio­n me permet d’aller. Je pense que Révolution peut m’apporter une certaine crédibilit­é, qui est plus difficile à aller chercher à mon âge. »

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Cindy Mateus lors de sa performanc­e.

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