Trois fois plus cher pour exporter notre énergie
La facture du tronçon québécois est passée de 200 à 603 millions $ en un an
Les coûts estimés pour construire la future ligne à haute tension d’Hydro-Québec vers le Maine ont grimpé. La facture du tronçon en sol québécois a triplé depuis un an, passant de 200 millions $ à 603 millions $.
Il yaà peine un an, Hydro-Québec avait laissé entendre au quotidien La
Presse que les coûts préliminaires associés à cette nouvelle ligne de transport de 103 kilomètres s’élevaient à environ 200 millions $.
Cette nouvelle ligne à haute tension de 320 kilovolts (kV) servira à relier le réseau électrique du Québec et celui du Maine, aux États-Unis, pour ensuite aller alimenter en puissance (1200 mégawatts) le réseau du Massachusetts, où Hydro-Québec a conclu un contrat d’approvisionnement de 20 ans.
« À 200 millions $, on parlait seulement des coûts liés à la construction de la ligne. On ne parlait pas des coûts pour un convertisseur », a précisé hier une porte-parole de la société d’État, Lynn St-Laurent.
Hydro-Québec dit avoir évoqué des coûts semblables pour le tracé québécois du projet de la ligne Northern Pass qui n’a jamais vu le jour.
La société d’État entend ainsi investir 250 millions $ pour la construction de la ligne et 353 millions $ pour l’ajout d’un convertisseur au poste des Appalaches, à Saint-Adrien-d’Irlande.
Le tracé retenu pour la ligne d’une longueur de 103,4 km traversera le territoire de la MRC des Appalaches (40 km) et de la MRC du Granit (63,4 km). Au total, 11 municipalités seront touchées par le projet.
La société d’État précise que son réseau de transport n’est pas en synchronisme avec celui de la Nouvelle-Angleterre.
Par conséquent, Hydro-Québec devra installer des équipements de conversion au poste des Appalaches qui fera passer le courant alternatif en courant continu. Des travaux nécessiteront notamment la construction de deux nouveaux bâtiments.
DE NOUVEAUX PYLÔNES
Pour ce projet, Hydro-Québec affirme également avoir conçu une nouvelle famille de pylônes à armement vertical.
L’installation de ces nouveaux pylônes dans le secteur de Thetford Mines devrait se traduire par une diminution du déboisement par rapport aux pylônes conventionnels à armement horizontal, a indiqué la porte-parole de la société d’État.
Ce projet de ligne à haute tension fera disparaître tout près de 236 hectares de forêt et de végétation.
Si tout se déroule comme prévu, le projet d’Hydro-Québec sera soumis à un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) au cours des prochains mois.
Les travaux de déboisement doivent commencer l’hiver prochain pour une mise en service de la ligne en décembre 2022.