Ce sont trois générations qui marcheront pour le climat
Trois générations de la même famille iront manifester pour le climat demain, signe que ce ne sont pas seulement les jeunes qui sont préoccupés par l’avenir de la planète.
« C’est la première fois que j’amène mon fils faire des revendications. Je n’ai jamais moi-même participé à une marche, dit Anik Beauregard. Je le fais cette fois parce que je vois des gens dans mon entourage qui ne sont pas conscientisés, qui se désengagent de la cause environnementale et ne veulent pas fournir d’efforts ».
La trentenaire marchera avec Geoffroy, son fils de 6 ans, et son père Pierre-Jean, âgé de 68 ans, demain, à Montréal, pour pousser les gouvernements à mettre en place des actions concrètes pour lutter contre les changements climatiques.
Les organisateurs attendent plus de 300 000 personnes au centre-ville. Des centaines de rassemblements sont prévus partout dans le monde dans le cadre du mouvement Friday for Future lancé par la jeune militante écologiste Greta Thunberg.
La Suédoise de 16 ans sera d’ailleurs de la marche montréalaise demain.
« On a un problème systémique. La vie d’aujourd’hui nous amène à la surconsommation, cite en exemple la travailleuse sociale. Pour surconsommer, les gens ont besoin de travailler beaucoup. Ils ont donc moins de temps pour se faire à manger et se tournent vers des produits suremballés dans du plastique ».
CHAQUE GESTE COMPTE
Anik Beauregard souligne que tous les petits gestes comptent pour diminuer l’empreinte écologique, elle qui a été sensibilisée dès son plus jeune âge à l’environnement.
« Je me souviens, quand j’étais petite, on allait porter nos papiers dans la benne à recyclage dans le stationnement de l’épicerie parce qu’on n’avait pas encore de bac à la maison », raconte-t-elle.
Mme Beauregard pense cependant qu’il faut que les leaders mondiaux mettent en place des politiques nationales pour que de véritables changements s’opèrent.
« Il faut des mesures graduelles. Une taxe sur le carbone, c’est une bonne idée, il faut qu’elle augmente, suggère son père. Les billets d’avion pourraient aussi être plus chers pour compenser les émissions de carbone. Il faut payer pour polluer. Il faut aussi investir dans le transport en commun et non dans un troisième lien », ajoute l’avocat fiscaliste à la retraite.
LAISSER UNE PLANÈTE SAINE
Mme Beauregard s’engage surtout pour que ses enfants puissent vivre sur une planète saine. Elle discute avec son fils de ces enjeux et souhaite qu’il en parle aussi avec ses camarades de classe. Mais son père pense que l’avenir de la planète ne concerne pas que les jeunes.
« Ça peut s’emballer rapidement. On voit déjà que la fonte des glaciers se fait plus vite qu’on pensait. La question des changements climatiques touche toutes les générations. Plus il va y avoir de monde dans les rues, plus les politiciens seront sensibles à nos revendications puisqu’ils voudront avoir des votes », soutient M. Beauregard.
Montréal a annoncé que les services de transports en commun seront gratuits demain à l’occasion de la marche.