Le Journal de Montreal

L’accusé pique toute une crise à son procès

Il trouve inacceptab­le de s’être fait refuser de poser une question

- MICHAËL NGUYEN

Le Longueuill­ois accusé d’avoir causé une poursuite policière qui s’est soldée par deux blessés a piqué une crise en plein procès, hier, en réclamant de quitter la salle et d’être renvoyé en détention.

« Sortez-moi d’ici, c’est dégueulass­e ce qui se passe ! » a lancé Sébastien Théodore, hier au palais de justice de Montréal.

Peu avant, le juge lui avait interdit de poser une question non pertinente à une des victimes.

« C’est inacceptab­le, c’est pas correct de cacher ça, [l’enquêteur] a fait des choses pas correctes », s’est exprimé l’accusé aux jurés, qui a déjà remis en question l’autorité des policiers qui n’ont pas juré allégeance à la reine Elizabeth II.

Plus tôt dans la matinée, l’accusé de 41 ans était pourtant calme. Assis derrière une baie vitrée, il n’a pas bronché quand l’une de ses victimes a raconté l’étendue des blessures qu’elle a subies le 17 novembre 2018.

POURSUITE

Selon la théorie de la Couronne, ce jourlà, Théodore avait été intercepté par la Sûreté du Québec. Mais au lieu d’obtempérer, l’automobili­ste aurait pris la fuite.

Une poursuite policière a débuté en plein coeur de Montréal. Elle s’est terminée quand un patrouille­ur a tenté de « mettre en boîte » le véhicule du suspect.

Sauf que ce dernier aurait donné un coup de volant, percutant l’autopatrou­ille qui a été projetée vers le trottoir, blessant grièvement Nancy Carrier, une femme qui pelletait son entrée.

Hier, Mme Carrier a expliqué au jury qu’elle ne se souvenait pas de l’incident. Mais elle a pu expliquer ses nombreuses blessures qui ont fait en sorte qu’elle est toujours incapable de reprendre son travail d’infirmière.

POUMONS PERFORÉS

« Je me suis réveillée dans un lit d’hôpital avec un traumatism­e crânien, a-t-elle expliqué au jury. J’ai été sous respirateu­r, mes deux poumons ont été perforés. »

La femme de 43 ans a également subi de nombreuses fractures, si bien qu’elle a encore besoin de béquilles pour se déplacer.

« Je suis une personne qui essaye de toujours voir le positif, a-t-elle dit. J’aimerais ça redevenir comme avant, mais ça ne marche pas. »

Le procès se poursuit aujourd’hui.

« JE SUIS UNE PERSONNE QUI ESSAYE DE TOUJOURS VOIR LE POSITIF. J’AIMERAIS ÇA REDEVENIR COMME AVANT, MAIS ÇA NE MARCHE PAS. » – Nancy Carrier, victime

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Près d’un an après avoir été happée lors d’une poursuite policière, Nancy Carrier ne peut toujours pas reprendre son emploi d’infirmière et doit se déplacer en béquilles.
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SÉBASTIEN THÉODORE Accusé

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