Le Journal de Montreal

Record de plaintes pour abus d’enfants

Plus de 105 000 signalemen­ts à la DPJ en 2018-2019

- DOMINIQUE SCALI

Le nombre de signalemen­ts à la Direction de la protection de la jeunesse a continué de grimper en 2018-2019, une hausse qui a été particuliè­rement sentie dans les semaines suivant le drame de Granby.

Chaque jour, environ 289 situations ont été dénoncées à travers le Québec. C’est 26 de plus quotidienn­ement par rapport à l’an dernier, ont indiqué les Directions de la protection de la jeunesse (DPJ), hier, à l’occasion de leur bilan annuel.

Pour la première fois, le nombre de signalemen­ts a franchi le cap des 100 000 en 20182019. Moins de la moitié ont été retenus.

Les téléphones et boîtes courriel ont donc sonné pour 9630 dossiers de plus, ce qui représente une hausse de 10 %.

Comment expliquer cette augmentati­on, qui est constante depuis au moins trois ans ? Les directrice­s des régions de Montréal, de Laval et de Lanaudière avaient plusieurs hypothèses à fournir hier, mais aucune certitude.

PLUS DE DÉTRESSE

Elles soupçonnen­t qu’elle témoigne d’une réelle hausse de la détresse dans la population. Par exemple, les victimes de violence conjugale peinent à recevoir des services de première ligne, illustre Linda See, directrice de la section anglophone à Montréal. Une plainte à la DPJ pour les enfants du couple devient donc la « première porte » au lieu d’être la dernière.

Les directrice­s soupçonnen­t aussi que la population en général est mieux conscienti­sée par rapport aux mauvais traitement­s envers les enfants et que le rôle des DPJ est mieux connu.

D’ailleurs, le nombre de signalemen­ts a bondi dans les cinq ou six semaines suivant la mort d’une fillette martyrisée à Granby en avril dernier, observe Assunta Gallo, directrice de la DPJ au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

« Je suis encore bouleversé­e par cet événement », avoue Mme Gallo.

La hausse globale des signalemen­ts fait en sorte que 2508 enfants se retrouvent actuelleme­nt sur une liste d’attente au Québec. Les cas urgents continuent d’être évalués en moins de 24 heures, mais d’autres patientent pendant plusieurs jours, et même parfois semaines, indique Mme Gallo.

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CAPTURE D’ÉCRAN, TVA NOUVELLES Assunta Gallo, directrice de la DPJ au Centre intégré universita­ire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, hier, en conférence de presse.

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