Le Journal de Montreal

La pression écolo monte pour Scheer

Le plan vert des conservate­urs manque de substance

- ÉMILIE BERGERON

Andrew Scheer a dû composer hier avec la pression grandissan­te de fournir plus de détails sur ses intentions vis-à-vis des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada.

Le chef conservate­ur s’est trouvé sur la sellette, lui qui avait pourtant dirigé mardi les projecteur­s sur les libéraux et leur ambitieux objectif de neutralité carbone pour 2050.

S’il a saisi cette occasion pour s’attaquer à la crédibilit­é de l’équipe Trudeau en la matière, c’est ensuite la sienne qu’il a dû défendre.

PEU DE CONCRET

« Notre plan a beaucoup de détails, beaucoup de chiffres pour montrer comment on va atteindre les cibles [de 2030] », a-t-il plaidé au cours d’un arrêt de campagne à Saguenay.

Pourtant, la plateforme environnem­entale des conservate­urs avait été vilipendée pour son manque de détails concrets lorsqu’elle a été dévoilée en juin.

Lorsque pressé d’indiquer de combien de mégatonnes (mt) le Canada doit abaisser ses émissions pour respecter ses engagement­s en vertu de l’Accord de Paris, M. Scheer a offert une réplique vague.

« C’est un pourcentag­e de réduction des niveaux que nous atteindron­s d’ici 2030 », a-t-il répondu. Il en a profité pour indiquer qu’une des mesures de son plan environnem­ental qu’il a présenté, mercredi, permettrai­t une réduction de 9 mt.

Cet élément sur lequel M. Scheer souhaitait insister est la promesse de mettre en place un crédit d’impôt de 20 % sur des rénovation­s écoénergét­iques résidentie­lles de plus de 1000 $.

MANQUE DE CRÉDIBILIT­É

Les libéraux misent pour leur part sur des prêts sans intérêts pouvant atteindre 40 000 $ pour ce type de rénovation­s, a annoncé Justin Trudeau dans son propre point de presse quotidien, en Colombie-Britanniqu­e.

Le politologu­e Daniel Béland, de l’Université McGill, note que tant les libéraux que les conservate­urs doivent redorer leur crédibilit­é sur le plan environnem­ental.

La marche est cependant plus haute pour les conservate­urs à ses yeux puisqu’ils traînent leur réputation négative à ce chapitre depuis de nombreuses années.

« Il y a des conservate­urs, historique­ment, qui se préoccupai­ent beaucoup de l’environnem­ent, mais je pense que le parti doit aujourd’hui vraiment refaire son image. Je ne sais pas si on peut faire ça en seulement quelques semaines », a-t-il dit.

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Deux militantes du mouvement social Extinction Rebellion ont profité du passage du chef conservate­ur Andrew Scheer à Québec pour exiger un changement radical en environnem­ent afin de limiter le réchauffem­ent climatique.
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ANDREW SCHEER Chef conservate­ur

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