Le Journal de Montreal

Boris Johnson persiste et signe devant le Parlement

Il met au défi l’opposition de voter une motion de défiance

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LONDRES | (AFP) Boris Johnson a mis au défi hier l’opposition de voter une motion de défiance, réaffirman­t sa volonté de parvenir à un Brexit fin octobre, devant les députés britanniqu­es réunis dans une ambiance surchauffé­e.

« Le Parlement doit soit se tenir à l’écart, et laisser soit le gouverneme­nt mettre en oeuvre le Brexit, soit présenter une motion de défiance », a déclaré le premier ministre conservate­ur, au lendemain de l’arrêt historique de la Cour suprême qui a annulé sa décision de suspendre le Parlement.

Les députés de l’opposition ont « d’ici la fin de la séance (hier soir) pour présenter une motion de défiance envers le gouverneme­nt. Allez-y ! Et nous pourrions la voter demain », a poursuivi Boris Johnson.

« Auront-ils le courage de le faire ? Ou refuseront-ils d’en prendre la responsabi­lité ? De quoi ont-ils peur ? », a-t-il lancé, haussant la voix pour couvrir les huées des bancs de l’opposition.

Si l’opposition ne dépose pas de motion, comme il semble probable à ce stade, « ce sera pris comme une preuve de confiance envers le gouverneme­nt et le gouverneme­nt pourra, espérons-le, être en mesure de poursuivre la mise en oeuvre de sa stratégie afin de parvenir au Brexit le 31 octobre », a expliqué un porte-parole de Downing Street.

« De quoi ont-ils peur ? », a poursuivi le premier ministre, critiquant un « parlement paralysé » qui veut « saboter les négociatio­ns » sur le Brexit avec l’Union européenne (UE), et réitérant ses appels à des élections législativ­es anticipées.

« IL DOIT PARTIR »

Cela lui permettrai­t de sortir du bourbier et d’avoir les coudées plus franches pour déployer sa stratégie sur le Brexit, jusqu’ici systématiq­uement mise en échec au Parlement depuis son arrivée au pouvoir fin juillet.

Mais le chef de l’opposition Jeremy Corbyn a répété qu’il ne soutiendra­it pas la tenue d’élections tant que ne serait pas écartée la menace d’un Brexit sans accord, option ouvertemen­t envisagée par Boris Johnson.

Le leader travaillis­te veut d’abord obtenir un report du Brexit avant tout scrutin. « Personne ne peut faire confiance au premier ministre. Pour le bien de ce pays, il doit partir », a-t-il répété dans une ambiance électrique.

Selon plusieurs sondages d’opinion, le Parti conservate­ur arriverait en tête en cas de scrutin anticipé.

« Je pense que le peuple de ce pays peut parfaiteme­nt voir ce qui se passe. Ils savent que le Parlement ne veut pas honorer la promesse du référendum » de juin 2016, qui a décidé du départ du Royaume-Uni de l’UE, a accusé Boris Johnson.

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