Le Journal de Montreal

Les revenus des très riches en hausse

Le taux d’imposition effectif des citoyens les plus fortunés a en outre diminué

- EMMANUEL MARTINEZ

Le revenu total moyen des très fortunés a augmenté beaucoup plus fortement en 2017 que pour le reste de la population canadienne par rapport à 2016, selon des données révélées mardi par Statistiqu­e Canada.

Le revenu moyen des contribuab­les faisant partie du 1 %, ceux qui gagnaient un total d’au moins 236 000 $, a grimpé de 8,5 % en 2017 par rapport à l’année précédente, tandis que la hausse pour l’ensemble de ceux qui ont déclaré leurs revenus était seulement de 2,5 %.

Toutefois, ceux faisant partie du 0,1 %, qui encaissaie­nt plus que 740 300 $, ont vu leur revenu bondir de 17,2 %.

Ceux du 0,01 %, dont les revenus étaient supérieurs à 2,7 millions $, ont vu leurs revenus s’envoler de 27,2 %, soit la quatrième plus forte hausse annuelle depuis 1982, selon Statistiqu­e Canada.

Le groupe du palier supérieur à 1 % a donc été l’unique à voir sa part du revenu total augmenter en 2017. Il accaparait 9,9 % du revenu total.

Malgré tout, la part des riches était moins forte en 2017 qu’en 2016.

En plus de revenus plus importants, les plus riches du 1 % peuvent se réjouir de constater que leur taux d’imposition effectif a baissé, passant de 31,3 % en 2016 à 30,9 % en 2017. Cette diminution s’explique en partie par des taux d’imposition provinciau­x plus faibles, surtout au Québec où la baisse a été de 1 % pour cette catégorie de contribuab­les.

Le taux d’imposition effectif est le ratio entre l’ensemble des revenus déclarés (salaire, revenus de placement, transferts gouverneme­ntaux, etc.) par rapport aux impôts sur le revenu et aux contributi­ons obligatoir­es comme les cotisation­s à l’assurance-emploi et aux régimes de retraite publics.

BAISSE DES IMPÔTS AU QUÉBEC

Par ailleurs, le contribuab­le québécois n’était plus celui qui payait le plus d’impôts sur le revenu au pays en 2017, selon Statistiqu­e Canada. La province est celle qui a enregistré la plus forte baisse du taux provincial d’imposition effectif, passant de 5,5 % en 2016 à 4 % en 2017. « Cette baisse était principale­ment attribuabl­e à une réduction du taux nominal du palier d’imposition inférieur de la province de Québec, qui est passé de 16,0 % à 15,0 %, et à une hausse de l’exemption personnell­e de base, qui est passée de 11 550 $ (dollars de 2016) à 14 890 $ », a expliqué Statistiqu­e Canada.

Pris individuel­lement, les contribuab­les de Terre-Neuve-et-Labrador, de l’Île-duPrince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Manitoba payaient en moyenne plus d’impôts provinciau­x que ceux du Québec. Le taux effectif d’imposition en Ontario était de 3,1 % en 2017, tandis qu’il était au plus bas en Colombie-Britanniqu­e (2,3 %).

En combinant les impôts fédéral et provincial, le taux d’imposition effectif au Québec (11,1 %) était plus bas que partout ailleurs au pays sauf en Colombie-Britanniqu­e (10,6 %) en 2017.

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