Le Journal de Montreal

Quand doit-on couper les ponts de manière radicale ?

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Je sais que les relations mère/ fille n’ont pas toujours bonne presse et que les mères sont souvent vues comme des empêcheuse­s de tourner en rond par leurs filles. Même si je crois être une mère moderne et avant-gardiste, je souffre autant que les mères d’autrefois de ce que ma fille me fait subir.

Depuis le milieu de son adolescenc­e, je l’élève seule et elle m’en a fait voir de toutes les couleurs. Ça a commencé par l’imitation de ma signature pour sécher ses cours au secondaire, puis par des petits emprunts d’argent dans mon sac à main, sans bien sûr m’en avertir.

Le tout a vite dégénéré par des vols à l’étalage où elle s’est fait prendre à quelques occasions, des fugues où elle disparaiss­ait pendant plusieurs jours, le vol de ma carte de crédit et la prise de drogues affolantes qui l’a menée à l’urgence à deux reprises, pour aboutir à sa disparitio­n dès qu’elle a atteint ses 18 ans. Elle m’a appelée une seule fois pour me dire qu’elle était en sûreté, de ne pas m’inquiéter. Puis, silence total.

Ça faisait trois ans qu’elle était partie, quand l’année dernière elle m’a appelée de Vancouver pour me demander de l’argent pour rentrer à Montréal, m’assurant que rendue à 21 ans elle souhaitait reprendre ses études et, selon l’expression qu’elle avait alors utilisée, reprendre sa vie à zéro. L’argent que j’avais amassé pour me payer mes premières vacances dans le sud a donc pris le bord de Vancouver.

Puis, aucune nouvelle pendant plusieurs mois. Finalement, le mois dernier, elle m’appelle de Toronto, encore pour me demander de l’argent, me disant qu’elle avait dû rembourser des prêts à des amis et que c’est pour cela qu’elle n’avait pas eu assez d’argent pour se rendre jusqu’à Montréal. Sa voix n’était pas normale et elle articulait à peine. Ça me donnait l’impression qu’elle était complèteme­nt gelée.

J’ai pris sur moi de refuser de me plier à sa demande d’aide financière. Je lui ai dit de se débrouille­r pour revenir, que sa chambre l’attendait toujours, mais pourvu qu’aucune drogue ne rentre dans ma maison et qu’elle s’engage à respecter notre lieu de vie. Elle m’a claqué la ligne au nez. Depuis, je me sens énormément coupable. Dites-moi que j’ai eu raison de me montrer aussi ferme avec elle. Mère indignée

Certaineme­nt que vous avez eu raison et il faut cesser de culpabilis­er. Je sais que c’est difficile pour un parent de laisser son enfant à lui-même quand il la sent en danger de sombrer. Mais c’est une adulte qui a fait les choix qu’elle a faits et vous n’avez fait que la mettre devant sa responsabi­lité d’adulte. Si elle a quelque chance de s’en sortir, c’est par une attitude semblable qu’elle risque de la prendre.

Difficile gestion de l’intimidati­on par un parent

Notre fils est entré en secondaire en septembre. Lui qui n’avait aucun problème au primaire peine à faire ses marques dans sa nouvelle école. Il se sent perdu au milieu des plus grands et n’aime pas comment les choses se passent. Je le sens intimidé et je me demande même s’il refuse de nous en parler ouvertemen­t à son père et moi, s’il ne serait pas victime d’intimidati­on. On en parle si régulièrem­ent dans les médias que je m’inquiète pour notre fils, même si mon mari me jure que c’est juste normal qu’un enfant ait besoin d’une période d’adaptation quand il change d’école. Maman poule

Demeurez à l’écoute de votre enfant, questionne­z-le sur l’atmosphère qui règne dans l’école, et au besoin, prenez rendez-vous avec sa titulaire ou la direction de l’école pour en avoir le coeur net. On ne s’inquiète jamais trop pour nos jeunes.

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