Le Journal de Montreal

La victoire au bout du pied

La pression des fins de rencontre ne fait pas peur au botteur Boris Bede

- BENOÎT RIOUX

Ayant réussi le converti d’un point qui a fait la différence dans la spectacula­ire victoire de 38 à 37 face aux Blue Bombers de Winnipeg samedi dernier, le botteur des Alouettes Boris Bede n’aura fait, semble-t-il, que le travail qu’on lui demande.

Ainsi va la vie d’un botteur ! Un rôle ingrat, s’il en est un. En effet, s’il avait fallu que Bede rate son botté, son nom aurait été sur toutes les tribunes. On l’aurait crucifié sur la place publique.

« On n’entend pas trop parler de nous quand ça va bien, mais quand ça ne va pas, nous sommes souvent pointés du doigt, a-t-il convenu, avec le sourire, au terme de l’entraîneme­nt d’hier. Ça fait partie de notre travail. »

La pression était grande pour Bede, qui venait de voir son coéquipier Jake Wieneke créer l’égalité en captant une passe de Vernon Adams fils dans la zone des buts avec seulement six secondes à écouler. Le botteur vit toutefois pour l’adrénaline qui accompagne de tels moments cruciaux.

« Ce sont des situations que nous souhaitons et que nous attendons comme botteur, a expliqué Bede. Même pendant le match contre les Blue Bombers, j’ai commencé à être excité en nous voyant effectuer une remontée. Je savais qu’un botté décisif avait des chances de me revenir, mais c’était important pour moi de rester calme. »

Après avoir réussi le converti, Bede demeurait tout aussi concentré sur sa tâche.

« Kristian Matte m’a avoué que c’était la première fois qu’il venait voir un botteur pour le féliciter d’avoir réussi un converti d’un point, a raconté Bede. De mon côté, je savais qu’on avait mis le point, je savais qu’on gagnait, mais on jouait contre une équipe très dangereuse sur les unités spéciales et le match n’était pas fini avant le sifflet final. Je devais me concentrer sur le botté de dégagement. »

DE 12 À 32 VERGES…

En reconnaiss­ant le bon travail effectué par Bede, l’entraîneur-chef des Alouettes Khari Jones y est allé d’une comparaiso­n amusante en traçant un lien entre les botteurs et les gardiens de but, que ce soit au hockey ou au soccer.

« Ils sont un peu différents des autres, comme les gardiens, a noté Jones. Ils ont une personnali­té bien à eux, mais on dépend vraiment de ces gars-là. Ils représente­nt une partie importante de l’équipe et Boris correspond à ça pour nous. Ç’allait peut-être un peu moins bien en début de saison, mais il est vraiment solide présenteme­nt et fait ce qu’on lui demande de faire. Ce n’est pas un travail facile. »

NOUVEAU VENU

Comme l’a souligné Jones, Bede a non seulement réussi le converti d’un point en fin de match samedi, mais il a accompli le travail cinq fois en autant d’occasions pendant la partie. Et même si ce botté d’après-touché est passé de 12 à 32 verges depuis 2015 dans la Ligue canadienne de football, un peu tout le monde s’attend encore à ce que la réussite du converti ne soit qu’une formalité.

Un nouveau botteur a fait son apparition sur la formation d’entraîneme­nt des Alouettes, cette semaine. Le géant Ryan Santoso se spécialise dans les bottés de dégagement. Il faisait partie jusqu’à tout récemment de l’organisati­on des Lions de Detroit. Il a notamment pris part au récent calendrier préparatoi­re de la NFL avant d’être libéré le 31 août dernier.

 ?? PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY ?? Boris Bede a scellé l’issue de la rencontre avec un converti d’un point en toute fin de rencontre contre les Bombers samedi dernier.
PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Boris Bede a scellé l’issue de la rencontre avec un converti d’un point en toute fin de rencontre contre les Bombers samedi dernier.

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