Le Journal de Montreal

Opinions divergente­s sur la garde partagée

Les joueurs des Rays ne sont pas stressés par le plan de leur propriétai­re

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

TORONTO | Quand on se promène dans le vestiaire des Rays de Tampa Bay et qu’on aborde l’idée tordue annoncée à la fin juin par le propriétai­re Stuart Sternberg de partager une saison entre Montréal et Tampa dans un avenir rapproché, les opinions sont nombreuses.

L’eau a coulé sous les ponts de la baie de Tampa depuis trois mois. On se souvient que le 25 juin, Sternberg avait convié les médias à une conférence. Il avait dévoilé son plan : une garde partagée des Rays entre Tampa Bay et Montréal dès 2024, dans deux stades flambant neufs, en chapeautan­t les deux organisati­ons.

Le projet avait alors soulevé de nombreuses interrogat­ions, tant chez les amateurs qu’à l’intérieur du vestiaire. Comment les joueurs pourraient-ils organiser leur vie personnell­e à deux domiciles différents en faisant leurs valises pour la métropole québécoise à mi-chemin durant la saison ?

Si plusieurs d’entre eux soutiennen­t que le projet ne tient pas la route et qu’ils désirent rester à Tampa, d’autres se grattent la tête quant à la faisabilit­é. C’est notamment le cas du lanceur étoile Blake Snell, repêché par la formation floridienn­e en 2011, qui complète actuelleme­nt sa quatrième saison.

À 26 ans, le récipienda­ire du trophée Cy Young l’an dernier dans la Ligue américaine estime que cette idée serait impossible en raison de la logistique.

« Comment peut-on déménager toutes nos choses à la mi-saison ? Surtout qu’il s’agit du moment de la saison où la fatigue se fait sentir. C’est ma grande question, a lâché celui qui est également devenu propriétai­re d’une maison à Tampa cette année. Au lieu de se reposer un peu pour la deuxième moitié de saison, on déménagera­it. Ce serait demander beaucoup aux joueurs. L’Associatio­n des joueurs bloquera sûrement cette idée. »

NE PAS SE CASSER LA TÊTE

D’autres joueurs comme Kevin Kiermaier ne veulent surtout pas compliquer les choses, plaidant qu’ils ne contrôlent absolument rien.

« On ne sait jamais ce qui peut survenir. Je serai peut-être avec une autre équipe ou à la retraite avant que le projet ne se concrétise, a indiqué le voltigeur de 29 ans comptant sept campagnes avec le maillot des Rays. Il y a tellement de scénarios différents qu’on ne peut rien prédire. »

Plusieurs membres de l’équipe ont d’ailleurs fouillé des informatio­ns sur Montréal. Mais peu d’entre eux savaient que les Expos avaient joué des matchs à Puerto Rico avant de prendre la direction de Washington.

Devant les maigres foules au Tropicana Field, alors qu’ils se sont battus férocement pour une place en séries en septembre, les joueurs ont toutefois exprimé une certaine tristesse. Durant la visite des Red Sox en début de semaine, moins de 7000 spectateur­s avaient franchi les tourniquet­s.

Ils espèrent avoir l’appui de leurs partisans s’ils devaient accéder aux séries de division de l’Américaine.

« C’est frustrant. On sait que les gens nous regardent à la télévision, mais nous voulons les voir au stade. Quand tu aimes une équipe, tu vas la voir jouer », a rappelé Snell.

En 2019, les Rays ont présenté une moyenne de 14 552 spectateur­s par match, une minime améliorati­on par rapport à l’an dernier. Un rendement les reléguant toutefois au 29e et avant-dernier rang des Ligues majeures à ce chapitre.

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PHOTO AFP Le lanceur des Rays Blake Snell ne croit pas qu’il serait possible que les Rays partagent une saison entre Montréal et Tampa.

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