Le Journal de Montreal

Un autre procès insupporta­ble

Comme le procès d’Ugo Fredette, celui de Maxime Labrecque, également accusé d’avoir tué sa conjointe, donne des frissons dans le dos.

- MAGALIE LAPOINTE

SAINT-HYACINTHE | Son ex aurait brisé la vitre de la porte pour poignarder à mort la femme craintive de lui qui venait à peine de changer la serrure.

C’est ce qui ressort des témoignage­s entendus depuis lundi au procès de Maxime Labrecque, accusé de meurtre prémédité de son ex-conjointe Isabelle Lavoie à Saint-Hyacinthe le 13 septembre 2016.

« J’ai jeté un coup d’oeil vers la fenêtre d’Isabelle et j’ai dit : ‘‘Ah non. Il l’a fait’’. J’ai entendu un râlement et j’ai couru dans les marches. J’ai composé le 911 », a raconté avec beaucoup d’émotion Guy Gélinas, le voisin d’Isabelle Lavoie et concierge de l’immeuble situé sur la rue des Seigneurs Ouest.

Même si M. Gingras avait changé la serrure de la porte quelques heures avant le drame, cela n’aurait pas empêché le présumé meurtrier de fracasser avec un marteau la fenêtre de la porte et d’entrer dans le cinq et demi qu’il avait habité pendant huit ans.

PRÈS DE 30 COUPS DE COUTEAU

La pathologis­te venue mentionner les circonstan­ces du décès d’Isabelle Lavoie a expliqué lundi que la victime aurait reçu près de 30 coups de couteau.

Temporal droit, menton, cou, aisselle, perforatio­n du poumon, du coeur : le présumé meurtrier de 37 ans n’aurait eu aucune pitié pour l’éducatrice en milieu familial, a soutenu la pathologis­te Liza Boucher devant les 12 jurés.

Les photos de la scène de crime déposées en preuve depuis le début du procès par les deux procureure­s de la Couronne démontrent la brutalité du meurtre. (Nous avons choisi ne pas publier ces photos, qui témoignent d’une violence qui est difficile à supporter.)

ELLE AVAIT PEUR

À l’arrivée des premiers policiers, la victime baignait dans une mare de sang dans sa chambre à coucher. Trois couteaux ensanglant­és ont été trouvés dans l’appartemen­t.

« Quand c’est auto-infligé, il va souvent y avoir des plaies d’hésitation. Dans le cas présent, on a beaucoup de dispersion, on a beaucoup d’endroits qui ne sont pas typiques pour des plaies qui sont auto-infligées », a révélé Mme Boucher.

Quelques jours plus tôt, Isabelle Lavoie avait exprimé sa peur à des amis, a-t-on appris hier. Elle mentionnai­t notamment qu’elle avait l’impression que l’accusé la surveillai­t.

Elle avait aussi raconté à son voisin « que quelqu’un venait frapper la nuit dans sa porte et ses fenêtres ».

Elle avait d’ailleurs décidé de couvrir ses fenêtres de gros rideaux opaques pour éviter que Labrecque puisse la voir.

Un incident survenu deux semaines avant le meurtre lui a donné raison. Un patrouille­ur de la SQ surveillan­t le quartier a surpris un homme vêtu d’un chandail à capuchon qui rôdait près de l’immeuble de Mme Lavoie. Le policier l’a alors interpellé. Sur sa carte d’identité : Maxime Labrecque.

« Mes questions semblaient le déranger », a-t-il déclaré hier. Un autre procès en lien avec de la violence conjugale, celui d’Ugo Fredette, se poursuit aujourd’hui à Montréal. Ce dernier devrait témoigner.

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 ?? PHOTOS COURTOISIE DE LA COUR ET COURTOISIE LISE CASTONGUAY ?? 1. Le 13 septembre 2016, Maxime Labrecque aurait fracassé la vitre de la porte pour entrer dans l’appartemen­t. 2. Des traces d’ADN de Labrecque ont été trouvées sur le manche du marteau utilisé pour fracasser la vitre de la porte d’entrée. 3. Isabelle Lavoie et Maxime Labrecque ont formé un couple pendant 15 ans.
PHOTOS COURTOISIE DE LA COUR ET COURTOISIE LISE CASTONGUAY 1. Le 13 septembre 2016, Maxime Labrecque aurait fracassé la vitre de la porte pour entrer dans l’appartemen­t. 2. Des traces d’ADN de Labrecque ont été trouvées sur le manche du marteau utilisé pour fracasser la vitre de la porte d’entrée. 3. Isabelle Lavoie et Maxime Labrecque ont formé un couple pendant 15 ans.

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