QUÉBEC OFFRIRA AUX SPÉCIALISTES MOINS QUE LA MOYENNE CANADIENNE
Québec souhaite fixer leurs salaires à 9 % sous la moyenne canadienne
François Legault veut que les spécialistes québécois gagnent 9 % de moins que la moyenne canadienne, ce qui fait bondir Diane Francoeur, qui reproche au premier ministre de les traiter de voleurs.
Selon une source gouvernementale, le gouvernement Legault veut fixer le salaire des médecins spécialistes à 9 % sous la moyenne canadienne, par souci d’équité avec les autres professionnels québécois de la santé, moins bien payés qu’ailleurs au pays.
La présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) Diane Francoeur affirme qu’il n’a jamais été question de ce critère auparavant dans ses discussions avec Québec.
« Il n’a jamais été question de comparer l’écart avec les autres professionnels. C’est une surprise », a-t-elle déploré.
Les deux parties attendent une nouvelle étude de l’Institut canadien d’information sur la santé pour déterminer quelle est la moyenne canadienne, mais François Legault s’impatiente de plus en plus.
Lundi, le premier ministre a brandi le spectre d’une loi spéciale pour diminuer le salaire de ces professionnels de la santé. Hier, il a répété qu’il « n’exclut rien ».
Avant la campagne électorale de 2018, François Legault disait vouloir récupérer un milliard par année en diminuant leur salaire, mais depuis il reste vague sur les sommes qu’il pourrait récupérer.
LE CHIRURGIEN DE GUY LAFLEUR
Les propos de M. Legault dérangent toutefois les médecins, qui pourraient choisir de quitter le Québec, selon Dr Francoeur.
« Quand on se fait traiter de voleurs, je pense que le chirurgien cardiaque qui a opéré Guy Lafleur la semaine dernière avec succès, il ne faudrait pas qu’il ait une trop belle offre de Toronto ou d’ailleurs, il serait peut-être tenté », a-t-elle dénoncé.
LES RESPONSABILITÉS
Elle se doute bien que le gouvernement caquiste fera valoir que les infirmières québécoises sont moins bien payées que leurs homologues du reste du pays, mais ça n’a rien à voir avec les médecins spécialistes, selon elle.
« Un moment donné, je veux bien que tout le monde soit valorisé […], mais moi je suis gynécologue et je travaille à Sainte-Justine. À 5 h du matin, quand j’accouche des bébés prématurés, des jumeaux, j’ai la vie de trois personnes dans mes mains. Si je rate mon coup, je viens de scraper la vie d’une famille pour les 50 prochaines années. Est-ce qu’on s’entend que la lourdeur de la responsabilité n’est pas la même ? », laisse-t-elle tomber.