Le Journal de Montreal

La transforma­tion reçoit un accueil mitigé

- VINCENT LARIN

Les représenta­nts des commission­s scolaires et des professeur­s dénoncent une réforme « inutile » pendant que les directeurs d’écoles saluent le projet de loi présentée hier par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Si la pièce législativ­e est adoptée telle quelle, les commission­s scolaires seraient transformé­es en centres de services scolaires administré­s par des conseils d’administra­tion composés de parents, de membres de la communauté et de représenta­nts du personnel.

« BRASSAGE DE STRUCTURE INUTILE »

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) estime qu’il s’agit d’« un brassage de structure inutile ».

Sa présidente, Sonia Éthier, croit que le gouverneme­nt devrait plutôt s’attaquer à des enjeux du milieu de l’éducation plus urgents tel l’ajout de ressources de soutiens aux élèves.

« Il y a énormément de problèmes à régler dans le système d’éducation en général », a-t-elle affirmé.

ÉCONOMIE DE 45,5 MILLIONS $

Le gouverneme­nt Legault compte économiser pas moins de 45,5 M$ au cours des quatre prochaines années grâce à ce projet de loi, ce qui devrait permettre d’embaucher quelque 160 profession­nels additionne­ls dans les écoles du Québec.

Pour le président de la Fédération des commission­s scolaires du Québec, Alain Fortier, les efforts devraient être mis à encourager la « persévéran­ce et la réussite des élèves notammen ».

« C’est déconcerta­nt de voir que le gouverneme­nt met de l’énergie sur les structures alors que les problèmes sont partout ailleurs », affirme-t-il.

Les économies de 45 millions $ espérés par le ministre Roberge représente­nt d’ailleurs « des parcelles de pinottes » étant donné les besoins du réseau public, selon lui.

« DÉCENTRALI­SATION VERS LES ÉCOLES »

La Fédération québécoise des directions d’établissem­ent d’enseigneme­nt a quant à elle salué le dépôt du projet de loi visant « une décentrali­sation vers les écoles ».

« Avec la disparitio­n des élections scolaires, qui coûtaient quelques millions, je suis convaincu qu’il y a une économie à faire grâce à cette nouvelle structure », a expliqué son président, Nicolas Prévost.

L’Associatio­n des commission­s scolaires anglophone­s du Québec a indiqué qu’il était encore trop tôt pour commenter le projet de loi étant donné son ampleur.

« Nous sommes convaincus que c’est la réforme la plus importante depuis la création des commission­s scolaires. Nous espérons que le gouverneme­nt va permettre aux différents groupes et à l’Assemblée nationale de se prononcer lors de consultati­ons très larges », a toutefois déclaré son directeur général, Russell Copeman.

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