Le chef du SPVM prône une police plus moderne
Le chef de la police de Montréal croit « qu’il faut moderniser » le travail policier au Québec, dont les enquêtes sur la criminalité à col blanc.
« La réflexion s’imposait et elle va se faire. Ça ne peut pas être pire », a déclaré Sylvain Caron à notre Bureau d’enquête en se disant prêt à participer au futur « Livre vert » de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, visant à réviser les méthodes de nos forces de l’ordre.
Un virage s’impose pour améliorer la répression de la criminalité financière, selon lui.
« C’est très complexe à enquêter aujourd’hui. On devrait peut-être se regrouper [entre corps policiers] et travailler ensemble au lieu de travailler chacun en silos », a-t-il fait valoir.
Il n’a pas parlé de l’UPAC qui a fait chou blanc en cour lundi quand l’ex-numéro 2 de la Ville de Montréal, Frank Zampino, a été libéré d’accusations de fraude, de complot et d’abus de confiance parce qu’il a été la cible d’écoute électronique illégale.
RETARD TECHNOLOGIQUE
Ce haut gradé qui a dirigé les enquêtes criminelles à la Sûreté du Québec et au SPVM est partisan des « équipes mixtes » où des policiers de diverses organisations mettent leur expertise en commun.
« On le fait en participant à l’ENRCO (Escouade nationale de répression contre le crime organisé), a-t-il dit. Il faut se demander comment on pourrait être plus forts. »
En poste depuis décembre 2018, le chef Caron constate que les corps policiers québécois « ont du retard au niveau technologique » et rattraper ce retard « coûterait une fortune ».
Il presse aussi le gouvernement Legault de légiférer pour accélérer le traitement des enquêtes criminelles visant des policiers. « Ça prend un temps fou. C’est trop long. »
Le SPVM n’enquête plus sur de tels cas depuis que notre Bureau d’enquête a rapporté des allégations de fabrication de preuve entachant sa division des affaires internes en 2017. Cela pourrait bientôt changer.
« J’ai exprimé des souhaits pour une équipe mixte SQ-SPVM. C’est en discussion et une décision pourrait être prise d’ici décembre. C’est important de redonner confiance aux citoyens et aux policiers dans ce processus. »