Heure de vérité pour Scheer
Les aiguilles ont peu ou pas bougé depuis le début de la campagne électorale. Le conservateur Andrew Scheer peut difficilement se permettre le statu quo au Québec.
Bien sûr, Justin Trudeau jouera gros, lui aussi, lors du Face-à-Face de TVA. Après tout, c’est lui qui mène dans les sondages au Québec. Il est naturel d’affirmer qu’il est le chef qui a le plus à perdre.
C’est sans parler du leader néo-démocrate, Jagmeet Singh, dont le parti est en grande difficulté. Il devra se battre avec l’énergie du désespoir, s’il espère renverser la vapeur. L’enjeu est tout autre pour M. Scheer, dont l’ambition est de devenir premier ministre.
Mais pour y arriver, il a « besoin de la nation québécoise », comme il l’a lui-même claironné lors de son lancement de campagne à Trois-Rivières.
ONTARIO
La troupe d’Andrew Scheer ne semble pas, pour l’instant, en voie de réaliser des gains substantiels dans la région de Toronto. Depuis le début de la campagne, les libéraux conservent une avance d’environ cinq points sur leur adversaire conservateur en Ontario.
Rappelons qu’en 2011, Stephen Harper a pris la tête d’un gouvernement majoritaire, grâce, en bonne partie, à une percée dans la Ville Reine. L’appel de M. Scheer aux Québécois n’a toutefois pas encore été entendu. Au contraire. La remontée du Bloc québécois se réalise à son détriment.
Le statu quo dans les sondages au Québec est un peu moins risqué pour Justin Trudeau. Selon les prévisions actuelles, les libéraux pourraient réaliser un gain d’environ 10 sièges par rapport à leur score de 2015, grâce à la division du vote entre conservateurs et bloquistes.
Andrew Scheer ne l’aura pas facile lors du Face-à-Face de TVA. D’abord, il y a le défi de la langue. Son principal adversaire, le bloquiste Yves-François Blanchet, maîtrise le verbe. Vendredi dernier, des centaines de milliers de Québécois et Canadiens ont marché pour la planète. M. Scheer a fait l’impasse sur l’événement. Les sondages indiquent un électrocardiogramme plat depuis le début de la campagne. Le débat de ce soir fera-t-il finalement bouger les aiguilles ?