Le Journal de Montreal

Michel Cadotte devra demeurer détenu

Il souhaitait aller vivre chez sa nouvelle conjointe

- MICHAËL NGUYEN

Le Montréalai­s qui a tué par compassion sa femme atteinte d’Alzheimer s’est fait refuser sa liberté conditionn­elle, parce qu’il voulait aller vivre chez sa nouvelle conjointe plutôt que de se rendre en maison de transition.

« La Commission ne doute pas que cette personne semble socialemen­t adéquate et d’un bon support, mais s’interroge sur sa capacité à vous encadrer et à vous faire cheminer », peut-on lire dans la décision concernant Michel Cadotte rendue publique hier.

De la prison de Bordeaux où il est détenu depuis mai, l’homme de 58 ans a assuré être serein, même s’il semblait visiblemen­t déçu.

« Dans ma tête, j’étais prêt à essuyer un refus et faire toute ma sentence », a-t-il expliqué en entrevue téléphoniq­ue avec Le Journal.

Il s’agit là d’une tuile pour Cadotte, condamné à deux ans moins un jour de prison pour avoir tué sa conjointe Jocelyne Lizotte, le 20 février 2017, dans un CHSLD de la métropole.

À l’époque, Mme Lizotte souffrait d’un stade avancé de la maladie d’Alzheimer, si bien qu’elle ne pouvait plus parler ni se déplacer. Un an plus tôt, la femme s’était fait refuser une demande d’aide médicale à mourir.

Cadotte s’est occupé d’elle pendant neuf ans, au détriment de sa santé. Il avait même pris des cours de préposé aux bénéficiai­res afin d’assister son épouse dans ses besoins quotidiens lorsqu’elle avait été placée.

IL A CRAQUÉ

Le jour fatidique, il a « craqué » et l’a étouffée avec un oreiller, ce qui lui a valu une condamnati­on pour homicide involontai­re.

« Vous avez une tendance toujours présente à justifier les gestes par les manques de soins », lui a d’ailleurs reproché la Commission québécoise des libération­s conditionn­elles, tout en notant que le risque de récidive était pratiqueme­nt nul.

Et comme sa relation avec sa nouvelle conjointe, Isabelle Petit, ne dure que depuis quelques mois, les commissair­es ont préféré refuser sa libération conditionn­elle. C’est Mme Petit qui aurait insisté pour accueillir Cadotte chez elle.

Cadotte n’a pas encore décidé s’il porterait cette décision en appel, ou s’il tentera à nouveau sa chance dans les prochains mois.

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PHOTO D’ARCHIVES Michel Cadotte, quelques instants après avoir été déclaré coupable de l’homicide involontai­re de sa femme, en février dernier, au palais de justice de Montréal.

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