Les acolytes du président se dressent contre les démocrates
Ils refusent le calendrier imposé par le Congrès sur l’affaire ukrainienne
WASHINGTON | (AFP) La défense s’organise autour de Donald Trump, menacé par une procédure de destitution pour avoir demandé l’aide d’un gouvernement étranger dans la campagne présidentielle : son chef de la diplomatie et son avocat personnel refusent le calendrier que tentent de leur imposer les élus démocrates du Congrès.
En réponse aux injonctions envoyées vendredi par les parlementaires démocrates, le secrétaire d’État Mike Pompeo a jugé hier qu’il n’était « pas faisable » que le Congrès commence dès aujourd’hui à entendre cinq diplomates susceptibles de leur fournir des informations sur le scandale ukrainien dans lequel Donald Trump est englué.
Le secrétaire d’État, qui est lui-même l’objet d’une injonction formelle de trois commissions du Congrès pour leur livrer des documents nécessaires à leur enquête, s’exprimait dans une lettre virulente adressée à la Chambre des représentants, sans toutefois refuser clairement de se soumettre un jour à leur demande.
L’un des cinq diplomates, Kurt Volker, l’envoyé spécial des États-Unis pour l’Ukraine, a démissionné vendredi.
Les quatre autres sont l’ancienne ambassadrice des États-Unis à Kiev Marie Yovanovitch, le secrétaire d’État adjoint chargé des Affaires européennes George Kent, l’ambassadeur auprès de l’Union européenne Gordon Sondland et un conseiller de M. Pompeo au département d’État, Ulrich Brechbuhl.
INJONCTIONS
Les injonctions qui les concernent « ne peuvent qu’être comprises comme une tentative d’intimider, de harceler et de maltraiter les éminents professionnels du département d’État », estime M. Pompeo dans sa lettre.
Les démocrates reprochent à Donald Trump d’avoir demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, lors d’une conversation téléphonique il y a deux mois, d’enquêter sur l’ancien vice-président Joe Biden, bien placé pour porter les couleurs démocrates en 2020.
Considéré comme un des membres les plus influents de l’administration Trump, M. Pompeo faisait partie des personnes ayant écouté l’appel.
M. Pompeo « devrait cesser d’intimider les témoins du département d’État pour se protéger et protéger le président », ont répliqué les présidents des commissions des Affaires étrangères, du Renseignement et de Supervision de l’exécutif.
ENTRAVE ?
Prévenant que le chef de la diplomatie était « maintenant un témoin direct dans l’enquête », les représentants démocrates Eliot Engel, Adam Schiff et Elijah Cummings ont ajouté que tout effort destiné à empêcher des témoins de parler aux élus était « illégal et constituerait une preuve d’entrave à l’enquête de destitution ».
Sommé lui aussi de livrer des documents au Congrès, l’avocat personnel du président, Rudy Giuliani, a tweeté que l’injonction des démocrates soulevait « de graves questions en termes de légitimité et de constitutionnalité ».
Sans refuser de s’y soumettre, il a simplement promis de lui accorder « toute la considération qu’elle mérite ».