Moins de la moitié des détaillants québécois vendent en ligne
Alors qu’une écrasante majorité de consommateurs québécois effectue des achats en ligne, pas moins de 53 % des détaillants de la province n’offrent toujours pas cette possibilité à leur clientèle, révèle une étude dont Le Journal a obtenu copie.
Si 85 % des commerces de détail du Québec sont présents sur internet, seulement 47 % réalisent des ventes sur le web à l’heure actuelle. Une tendance lourde difficile à renverser, explique le directeur de Détail Québec, Manuel Champagne, qui a commandé l’étude.
« Il en va de la pérennité des entreprises. Il faut être sur le web, et vendre en ligne. Pourquoi ? Parce que le consommateur est rendu là, sa vie passe vite, ses horaires sont devenus atypiques. Pour un segment grandissant de la population, c’est vraiment en ligne que ça se passe », dit-il.
SURTOUT LES PME
Les défis se trouvent particulièrement du côté des PME et des très petites entreprises, souligne M. Champagne. Avec un nombre d’employés et des ressources limitées, celles-ci manquent de repères. Et de temps à consacrer à leur virage numérique. Alors que certaines minimisent l’importance du numérique, d’autres ignorent simplement vers quelles plateformes se tourner pour effectuer le virage.
« Ce n’est plus dans les Pages Jaunes qu’on va trouver un professionnel. De la même manière, quand on cherche un commerce ou un article, on va se tourner vers Google, Instagram, Google Maps... Beaucoup de commerçants l’ont compris, mais pas tous », dit M. Champagne.
La situation préoccupe également Henri Desrochers, du Centre québécois d’innovation en commerce. Le problème est particulièrement criant du côté des détaillants plus âgés, souligne-t-il.
« Comme c’est associé à la technologie, c’est un peu intimidant, alors que pour les jeunes, c’est intuitif et cela fait partie intégrante de leur vie. Le bassin de consommateurs est de moins en moins dans la brique et le mortier. Si une entreprise veut poursuivre ses activités, ça passe par internet. C’est inévitable », a-t-il expliqué en entrevue hier, en marge du congrès sur le commerce à l’ère du numérique organisé par le Conseil québécois de commerce de détail, à Montréal.