Le côté sombre des médias sociaux
La poursuite de l’influenceur et ex-participant d’OD Michael Hanef démontre qu’il faut faire attention à ce que l’on dit sur les réseaux sociaux.
« Ce qu’on écrit sur les réseaux sociaux, ça reste », fait remarquer Pierre Trudel, professeur de la Faculté de droit de l’Université de Montréal.
Ainsi, une conversation verbale qui se retrouve devant les tribunaux sera peut-être difficile à prouver. Tandis que des propos sur les réseaux sociaux seront plus faciles à démontrer en cour.
« Les médias sociaux, c’est visible, indique Me Mathieu Laplante-Goulet. C’est comme mettre une pancarte sur un poteau. C’est clair, publié, reporté, partagé. Ça peut avoir une influence majeure sur les gens. »
Pierre Trudel constate que certains utilisateurs ne sont pas conscients que lorsqu’ils interagissent sur les réseaux sociaux, ils le font avec la planète au complet.
« C’est sans précédent dans l’histoire de l’humanité le fait que chaque individu ait cette possibilité de publier un contenu et qu’il soit mis à la disposition de milliers de personnes. Les gens ne sont peut-être pas habitués à ce genre de situation là. C’est comme si, du jour au lendemain, on était passé d’une époque où l’on se promenait avec des voitures tirées par des chevaux à une période où l’on peut voyager avec des voitures qui roulent à 120 km/h, ajoute-t-il. Imaginez quelqu’un qui se retrouve dans cette situation-là du jour au lendemain. »
Y RÉFLÉCHIR À DEUX FOIS
Quel conseil donnerait-il aux gens pour éviter qu’ils se retrouvent dans l’embarras ?
« Le meilleur conseil, c’est de ne jamais écrire sur un réseau social ce qu’on ne serait pas prêt à dire en présence des personnes visées, répond le professeur. Et même si ce sont des choses qu’on aurait vraiment envie de dire aux personnes visées, il faut y réfléchir à deux fois. Il faut être conscient que les insultes, les propos qui portent atteinte à la réputation peuvent faire l’objet de poursuite. »
Michael Hanef n’est pas le premier à se tourner vers les tribunaux pour une histoire liée aux médias sociaux.
« Il y en a déjà beaucoup, observe Pierre Trudel. C’est fréquent que des gens poursuivent à la suite de commentaires diffusés sur les réseaux sociaux. »
Et la tendance n’ira qu’en s’accroissant. « Étant donné que c’est un moyen de communication extrêmement efficace et facile, et que les gens écrivent parfois sous l’impulsion ou la colère, il peut y avoir des propos qui sont l’objet de poursuite », indique M. Trudel.