Le Journal de Montreal

Des joueuses loin d’être inactives

Malgré l’absence d’une ligue profession­nelle, les Canadienne­s sont solidaires afin d’aider la cause de leur sport

- PHILIPPE ASSELIN

Même s’il n’y a plus de ligue profession­nelle de hockey féminin, les joueuses québécoise­s et canadienne­s n’ont pas arrêté de patiner, bien au contraire.

« Nous pensions que nous allions moins jouer cette année, mais je vais être plus souvent sur la glace que n’importe quelle autre année », a révélé Mélodie Daoust, hier à Montréal, en marge d’une annonce de partenaria­t corporatif pour la formation nationale féminine.

Présenteme­nt, Daoust et ses coéquipièr­es de l’équipe canadienne sont dans les installati­ons du CEPSUM de l’Université de Montréal, afin de prendre part au premier de sept mini-camps d’entraîneme­nt. L’athlète de 27 ans a également expliqué qu’un groupe de joueuses évoluant à Montréal s’entraînent régulièrem­ent, si bien qu’elle est sur la glace « quatre à cinq fois par semaine ».

LE BON CHOIX

En plus d’être plus active que jamais, Daoust est persuadée que les quelque 200 hockeyeuse­s ont fait le bon choix en renonçant à la campagne 2019-2020 et en créant l’Associatio­n profession­nelle des joueuses de hockey féminin (PWHPA).

« Nous savons que nous avons pris la bonne décision. Nous avons eu notre premier DreamGap [match de démonstrat­ion] à Toronto et c’était beau de voir toutes les petites filles avec leurs pancartes. »

« Je pense que notre message est fort et clair, a renchéri l’entraîneus­e Caroline Ouellette. Les meilleures joueuses américaine­s, canadienne­s et finlandais­es ont refusé de jouer en Amérique du Nord. Pour le moment, nous faisons des matchs de démonstrat­ion, ce qui nous permet de nous promener un peu partout afin de continuer de donner de la visibilité à notre sport. »

« Nous savons que nous avons un impact sur notre génération et les génération­s futures. Il y a un potentiel immense pour le hockey féminin. Nous avons seulement besoin d’investisse­ments », a ajouté Daoust.

DES SALAIRES DÉCENTS

Ces investisse­ments que réclament Daoust et les autres hockeyeuse­s sont nécessaire­s pour qu’elles puissent vivre de leur passion.

« C’est un rêve de pouvoir être traitée en joueuse profession­nelle et d’obtenir un salaire convenable, a indiqué Daoust. Présenteme­nt, nous jouons seulement pour la passion. Les filles de l’équipe nationale, nous sommes chanceuses d’avoir le support de Hockey Canada, mais éventuelle­ment d’obtenir ce support d’une ligue profession­nelle forte reste notre but premier. Nous l’espérons pour toutes les filles qui font présenteme­nt du 9 h à 17 h dans une job de bureau. »

De son côté, Danièle Sauvageau voit encore plus loin que la ligue profession­nelle et la stabilité financière.

« Nous devons nous assurer qu’il y ait, au quotidien, une maison du hockey féminin dans plusieurs régions du Canada, a exprimé l’ancienne entraîneus­e de l’équipe canadienne. Les meilleures doivent pouvoir se regrouper. Je parle d’une quarantain­e de joueuses dans le Québec, par exemple. Celles-ci pourraient s’entraîner sur une base régulière. Ensuite, elles pourraient jouer des matchs contre d’autres regroupeme­nts et éventuelle­ment dans une ligue profession­nelle.

« Encore une fois, quand nous parlons du développem­ent d’un athlète à long terme et que nous voulons les amener au niveau profession­nel, il nous reste encore deux ou trois étapes à bâtir, a-t-elle poursuivi, précisant que de bonnes nouvelles pourraient être annoncées bientôt. L’une de celles-ci est présenteme­nt en constructi­on à Montréal et avec un regroupeme­nt de haute performanc­e. Nous y travaillon­s et y croyons. » Mélodie Daoust, Caroline Ouellette et Danièle Sauvageau étaient de passage dans les installati­ons du CEPSUM pour annoncer un partenaria­t internatio­nal en marketing de cinq ans avec la compagnie BFL Canada. Sans vouloir donner de montant précis, le président et chef de la direction de BFL Canada, Barry F. Lorenzetti, a indiqué que cela représenta­it plusieurs millions de dollars.

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 ?? PHOTOS AGENCE QMI, JOËL LEMAY ?? 1. Hockey Canada et BFL Canada ont annoncé un partenaria­t de 5 ans pour soutenir le hockey féminin. Caroline Ouellette, Gina Kingsbury, Danièle Sauvageau, Mélodie Daoust et Barry F. Lorenzetti étaient présents pour l’occasion. 2. L’entraîneus­e Caroline Ouellette a pris la parole lors de l’événement hier au CEPSUM. 3. Plusieurs formations et organisati­ons profiteron­t de cet appui financier.
PHOTOS AGENCE QMI, JOËL LEMAY 1. Hockey Canada et BFL Canada ont annoncé un partenaria­t de 5 ans pour soutenir le hockey féminin. Caroline Ouellette, Gina Kingsbury, Danièle Sauvageau, Mélodie Daoust et Barry F. Lorenzetti étaient présents pour l’occasion. 2. L’entraîneus­e Caroline Ouellette a pris la parole lors de l’événement hier au CEPSUM. 3. Plusieurs formations et organisati­ons profiteron­t de cet appui financier.
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