Des joueuses loin d’être inactives
Malgré l’absence d’une ligue professionnelle, les Canadiennes sont solidaires afin d’aider la cause de leur sport
Même s’il n’y a plus de ligue professionnelle de hockey féminin, les joueuses québécoises et canadiennes n’ont pas arrêté de patiner, bien au contraire.
« Nous pensions que nous allions moins jouer cette année, mais je vais être plus souvent sur la glace que n’importe quelle autre année », a révélé Mélodie Daoust, hier à Montréal, en marge d’une annonce de partenariat corporatif pour la formation nationale féminine.
Présentement, Daoust et ses coéquipières de l’équipe canadienne sont dans les installations du CEPSUM de l’Université de Montréal, afin de prendre part au premier de sept mini-camps d’entraînement. L’athlète de 27 ans a également expliqué qu’un groupe de joueuses évoluant à Montréal s’entraînent régulièrement, si bien qu’elle est sur la glace « quatre à cinq fois par semaine ».
LE BON CHOIX
En plus d’être plus active que jamais, Daoust est persuadée que les quelque 200 hockeyeuses ont fait le bon choix en renonçant à la campagne 2019-2020 et en créant l’Association professionnelle des joueuses de hockey féminin (PWHPA).
« Nous savons que nous avons pris la bonne décision. Nous avons eu notre premier DreamGap [match de démonstration] à Toronto et c’était beau de voir toutes les petites filles avec leurs pancartes. »
« Je pense que notre message est fort et clair, a renchéri l’entraîneuse Caroline Ouellette. Les meilleures joueuses américaines, canadiennes et finlandaises ont refusé de jouer en Amérique du Nord. Pour le moment, nous faisons des matchs de démonstration, ce qui nous permet de nous promener un peu partout afin de continuer de donner de la visibilité à notre sport. »
« Nous savons que nous avons un impact sur notre génération et les générations futures. Il y a un potentiel immense pour le hockey féminin. Nous avons seulement besoin d’investissements », a ajouté Daoust.
DES SALAIRES DÉCENTS
Ces investissements que réclament Daoust et les autres hockeyeuses sont nécessaires pour qu’elles puissent vivre de leur passion.
« C’est un rêve de pouvoir être traitée en joueuse professionnelle et d’obtenir un salaire convenable, a indiqué Daoust. Présentement, nous jouons seulement pour la passion. Les filles de l’équipe nationale, nous sommes chanceuses d’avoir le support de Hockey Canada, mais éventuellement d’obtenir ce support d’une ligue professionnelle forte reste notre but premier. Nous l’espérons pour toutes les filles qui font présentement du 9 h à 17 h dans une job de bureau. »
De son côté, Danièle Sauvageau voit encore plus loin que la ligue professionnelle et la stabilité financière.
« Nous devons nous assurer qu’il y ait, au quotidien, une maison du hockey féminin dans plusieurs régions du Canada, a exprimé l’ancienne entraîneuse de l’équipe canadienne. Les meilleures doivent pouvoir se regrouper. Je parle d’une quarantaine de joueuses dans le Québec, par exemple. Celles-ci pourraient s’entraîner sur une base régulière. Ensuite, elles pourraient jouer des matchs contre d’autres regroupements et éventuellement dans une ligue professionnelle.
« Encore une fois, quand nous parlons du développement d’un athlète à long terme et que nous voulons les amener au niveau professionnel, il nous reste encore deux ou trois étapes à bâtir, a-t-elle poursuivi, précisant que de bonnes nouvelles pourraient être annoncées bientôt. L’une de celles-ci est présentement en construction à Montréal et avec un regroupement de haute performance. Nous y travaillons et y croyons. » Mélodie Daoust, Caroline Ouellette et Danièle Sauvageau étaient de passage dans les installations du CEPSUM pour annoncer un partenariat international en marketing de cinq ans avec la compagnie BFL Canada. Sans vouloir donner de montant précis, le président et chef de la direction de BFL Canada, Barry F. Lorenzetti, a indiqué que cela représentait plusieurs millions de dollars.