Un mort et un blessé près de chantiers
Deux automobilistes ont happé des travailleurs dans des zones de construction à Saguenay et à Chambly
Deux travailleurs de chantier ont été happés en moins de 12 heures au Québec, dont l’un mortellement, ce qui remet en question les habitudes de conduite des automobilistes dans les zones de construction.
« Le message ne passe pas, même si les accidents dans les abords des chantiers sont en hausse. Les gens ne comprennent pas qu’il faut ralentir, qu’il faut suivre les indications, les panneaux. Pourtant c’est simple, non ? » s’inquiète Jean-François Dionne, président de l’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec, qui sont en première ligne dans les secteurs en travaux.
La collision mortelle est survenue à Saguenay hier matin, peu après 7 h. Un arpenteur de 29 ans, qui était en discussion avec un camionneur stationné sur le bord de la route, a été happé de plein fouet par une conductrice. L’accident s’est produit près d’un chantier de construction d’une piste cyclable, dans une zone où la limite permise est de 70 km/h.
SOLEIL AVEUGLANT ?
« Le soleil a pu jouer un rôle », a précisé Bruno Cormier, porte-parole de la police de Saguenay.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) va mener une enquête, mais a indiqué qu’il était trop tôt pour tirer des hypothèses.
Par contre, on a confirmé qu’il n’y avait pas de panneaux annonçant les travaux, seulement une pancarte annonçant une sortie de camions.
Quelques heures plus tôt, cette fois-ci sur l’autoroute 10 à la hauteur de l’autoroute 35 à Chambly, en Montérégie, un chef d’équipe du ministère des Transports du Québec (MTQ) a été heurté par un conducteur téméraire, qui a fui les lieux après avoir contourné une barrière. Heureusement, ses blessures ne sont pas considérées comme graves. Le travailleur s’en est tiré avec des fractures au pied et au coccyx, et des contusions. Le MTQ a refusé d’accorder au travailleur la permission de s’entretenir avec Le Journal.
AUTOROUTE FERMÉE
Le Ministère va procéder à une analyse afin de savoir si la signalisation était appropriée, mais tout porte à croire que l’automobiliste ne l’a pas respectée, précise-t-il.
« On trouve que c’est un comportement totalement irresponsable des automobilistes qui se sont engagés sur l’autoroute qui était fermée pour des travaux », a précisé Émilie Lord, porte-parole du MTQ, invitant les usagers de la route à adopter un comportement sécuritaire dans les zones de chantiers.
PLUS DE DANGER
Or, selon Jean-François Dionne, l’événement sur l’autoroute 10 est le meilleur exemple de l’augmentation de comportements dangereux qu’observent les signaleurs sur les chantiers.
« En 2016, 47 signaleurs ont été blessés et en 2018, c’est passé à 76. C’est une hausse de 60 %. Ça fait peur », dit-il, se fiant aux chiffres que lui a fournis la CNESST.
Les amendes auxquelles s’exposent les conducteurs interceptés en excès de vitesse dans une zone de travaux sont doublées.