Projet d’expansion compromis par la lenteur des procédures
QUÉBEC | Le projet d’expansion d’un restaurateur de Québec pourrait bien être compromis par les longs délais entourant la mise en application des nouveaux permis d’alcool.
Le propriétaire du bistro thaï Miyagi, dans le Vieux-Limoilou, souhaite depuis quelque temps ouvrir un second restaurant sur le territoire de la Ville de Québec.
« Mais on veut que le monde puisse y consommer de l’alcool, sans manger », avance Félix Lemieux.
Actuellement, un restaurateur qui souhaite vendre des boissons alcoolisées sans qu’il y ait consommation d’un repas doit être muni d’un permis de bar.
Cette situation devait changer grâce au projet de loi 170, adopté à l’été 2018 par Québec.
La nouvelle législation permettait au client de commander un breuvage alcoolisé, sans nourriture. « Ça, ça va changer bien des affaires. Ça changerait énormément », lance M. Lemieux.
PAS EN VIGUEUR
Mais cette mesure n’est toujours pas en vigueur. De un, parce que les règlements entourant cette proposition ne sont toujours pas rédigés. Et de deux, parce que le système informatique qui doit accueillir le nouveau régime de permis n’est pas en mesure de le faire actuellement.
Mais encore là, qu’est-ce que le nouveau permis va permettre ? « Dans mon nouveau concept de restaurant, j’aimerais être ouvert jusqu’à 3 h du matin, mais pas nécessairement vendre de la nourriture jusqu’à 3 h. Si mes cuisines sont fermées, est-ce que tu me donnes quand même le droit de vendre de l’alcool ? C’est ce que j’aimerais », dit-il.
Pour le moment, sa seule option est d’obtenir un permis de bar. Malheureusement, le secteur ciblé par M. Lemieux pour son nouvel établissement est contingenté et les permis de bar ont tous été délivrés. Il ne peut ainsi obtenir qu’un permis de restauration, ce qui ne convient pas à ses besoins.
« Il va falloir demander un dézonage à la Ville et voir ce que ça va donner », se désole-t-il.
«UNFLOU»
Plus tôt ce mois-ci, Restaurants Canada rendait public son plus récent bulletin Relever le débit, qui évalue tous les deux ans l’impact des politiques provinciales en matière d’alcool sur les bars et les restaurants au pays.
David Lefebvre, vice-président pour Restaurants Canada, déplorait alors que certains aspects du projet de loi 170 ne soient pas encore appliqués à ce jour.
« En ce moment, il y a un flou. Le gouvernement se traîne les pieds sur le plan de la publication des règlements en lien avec la Loi sur les permis d’alcool », pestait-il.