Poursuite contre d’ex-centres d’accueil
La maltraitance d’enfants y était monnaie courante
Une femme qui a subi l’horreur des centres d’accueil au Québec dans les années 1960 et 1970 veut intenter une action collective contre l’État, qui pourrait atteindre plusieurs millions de dollars.
« Eleanor Lindsay a enduré les traitements les plus cruels et débilitants par des institutions qui devaient la protéger. Sa vie et celle d’autres enfants ont été pour toujours estropiées », peut-on lire dans le document de cour déposé cette semaine au palais de justice de Montréal.
Mme Lindsay, maintenant âgée de 59 ans, explique avoir immigré au Québec à l’âge de 7 ans. Puis, en raison de problèmes familiaux, elle a dû être placée en centre d’accueil.
CAUCHEMAR
C’est là qu’a commencé son cauchemar, relate-t-elle.
En plus de passer des jours enfermée dans une cellule sans raison valable, elle aurait été médicamentée de force, en plus d’être témoin d’abus physiques et sexuels sur des enfants par des membres du personnel.
DÉNONCER
Cette situation, dévoilée par une journaliste de la en 1974, avait causé une commotion, entraînant la création d’un comité d’étude.
« Telle qu’elle se pratique actuellement, la détention donne lieu à des pratiques aberrantes, pouvait-on lire dans le rapport Batshaw sur la réadaptation des jeunes placés en centres d’accueil, publié en 1976. Dans l’état actuel des choses, il est permis de croire que les séjours en détention ne font aucun bien à l’enfant et ils risquent de lui causer un tort irréparable. »
Les choses ont depuis changé, et après des décennies à vivre dans la honte, Mme Lindsay a finalement décidé de lever la tête et de dénoncer ce qu’elle et des milliers d’autres enfants ont vécu.
Elle réclame 500 000 $, ainsi que des dommages punitifs qui ne sont pas encore chiffrés.
À moins d’un règlement à l’amiable, la demande d’action collective sera présentée d’ici les prochaines semaines.
Le processus, qui doit d’abord passer le stade de l’autorisation, pourrait toutefois prendre plusieurs années.