Mûrs pour une nouvelle étape
Après deux saisons en reconstruction, les Cataractes voient la lumière au bout du tunnel
Daniel Renaud marque une pause. À la barre des Cataractes de Shawinigan pour la troisième saison, Renaud a été au coeur de la reconstruction amorcée à son arrivée en Mauricie et le terme « difficile » n’a jamais fait partie du vocabulaire de l’organisation, même si joueurs et entraîneurs ont mangé leur pain noir par moments.
« Je le mentionne régulièrement. Ça dépend toujours de comment tu définis le succès. Jamais on ne définissait le succès en termes de victoires. On voyait l’atteinte de nos objectifs dans des tranches de six matchs. Ça nous permettait de voir que nos joueurs allaient dans la bonne direction. »
« La philosophie de Martin [Mondou, le directeur général], c’est d’accepter, quand on reconstruit, de finir parmi les derniers pour deux ans », a lâché l’entraîneur-chef des Cataractes en entrevue téléphonique avec Le Journal.
Force est d’admettre que cette stratégie commence à porter ses fruits en ce début de calendrier 2019-2020 où les Cataractes ont célébré trois fois dans leurs quatre premières sorties après deux ans dans les bas-fonds.
EXCITATION PALPABLE
Tout a commencé par les deux étonnantes victoires aux mains des puissants Huskies au premier tour des plus récentes séries. David contre Goliath, mais le négligé a réussi à gravir la moitié de la montagne contre toute attente.
« De les chauffer, ça a été le résultat de ces séquences de six matchs […] Pour un adulte de 37 ans comme moi, on savait qu’on atteignait des résultats, mais pour des kids de 16-17 ans, de voir un certain résultat concret, ça devenait important », avoue aujourd’hui Renaud.
Ce n’est pas pour rien donc qu’une frénésie s’est installée dans les bureaux du Centre Gervais Auto depuis l’ouverture du camp d’entraînement. À n’en point douter, Shawinigan retrouvera avant longtemps un club aspirant aux grands honneurs.
« Depuis le jour un du camp d’entraînement, nous sommes excessivement excités. On a mis nos jeunes de 16 ans [l’an passé et il y a deux ans] dans des situations qu’ils n’étaient pas prêts à assumer, mais à 18, 19, 20 ans, ils seront prêts à nous faire gagner », a exposé Renaud, qui ne ressent pas de pression particulière à sa dernière année de contrat.
Ces jeunes, ce sont les Mavrik Bourque, Xavier Bourgault, William Cummings, Jérémy Martin et Charles Beaudoin, entre autres, qui ont vécu à la dure leurs premiers moments dans le circuit Courteau. « On voit que ces gars ont pris énormément de maturité et de confiance dans leur jeu ».
À ces noms s’ajoutent celui du Suisse Valentin Nussbaumer, qui amorce une deuxième campagne à Shawinigan après avoir été une sélection de septième ronde par les Coyotes de l’Arizona, et du Russe Vasily Ponomarev, considéré comme un potentiel choix de première ronde au prochain repêchage de la LNH.
SUCCÈS DEVANT LE FILET
Renaud croit d’ailleurs que les performances extraordinaires de son gardien Antoine Coulombe, qui a établi une nouvelle marque pour le nombre de minutes sans accorder de but en début de campagne (191 min 01 sec) en signant notamment deux jeux blancs, ne sont pas étrangères à l’expérience acquise à 16 ans, l’an passé. Ce à quoi le principal intéressé acquiesce.
« C’est particulier, mais je pense un tir à la fois. C’est mon état d’esprit. J’ai eu un bon été, une bonne préparation physique, j’ai perdu du poids, j’ai amélioré ma technique et j’ai pris beaucoup d’expérience l’an passé en recevant plusieurs tirs et en ayant beaucoup de [temps] de glace. Ça m’a appris à gérer certaines situations », a reconnu le portier de Montmagny, qui a piqué la curiosité de quelques équipes de la LNH, selon son instructeur.