Le Journal de Montreal

Un vet de 74 ans perd son droit de pratique

Le Trifluvien a refusé de se soumettre à des examens

- AMÉLIE ST-YVES Collaborat­ion spéciale

TROIS-RIVIÈRES | Un vétérinair­e qui oeuvre depuis près de 50 ans a choisi de perdre son droit de pratique auprès des animaux de compagnie plutôt que de se plier aux examens de son ordre profession­nel.

Le docteur Guy Marcoux a plaidé coupable à sept chefs d’accusation devant son ordre profession­nel le 16 septembre, dont cinq sont liés à une opération à la vessie d’un chien de race chihuahua survenue le 18 décembre 2018 à l’Hôpital vétérinair­e de Trois-Rivières Ouest, en Mauricie, dont il est propriétai­re.

Il a reconnu ne pas avoir été conforme, tant sur le plan de la technique chirurgica­le que sur le protocole anesthésiq­ue et analgésiqu­e et sur la tenue de dossiers.

IL REFUSE L’INSPECTION

Il n’a par ailleurs pas exercé sa profession selon les règles de l’art en recommanda­nt un certain médicament chez un animal anorexique, en plus de ne pas avoir établi de plan diagnostiq­ue conforme.

Les deux autres chefs sont des accusation­s d’entrave pour ne pas s’être présenté à une inspection et pour avoir refusé de se soumettre à un tel exercice.

Le comité d’inspection profession­nel de l’Ordre des médecins vétérinair­es du Québec tente depuis décembre 2016 de mener une inspection particuliè­re portant sur la compétence profession­nelle du vétérinair­e de 74 ans. L’inspection consiste en une partie écrite de trois heures et une partie orale de 90 minutes à deux heures, en plus de l’analyse de 10 dossiers.

Le Dr Marcoux, diplômé en 1970, s’y est opposé bec et ongles, allant jusqu’à s’adresser à la Cour supérieure pour ne pas avoir à s’y plier.

Il a notamment plaidé que le comité d’inspection avait débarqué trois fois à ses cliniques sans préavis, alors qu’un profession­nel a normalemen­t droit à un délai de sept jours.

Le juge Pierre C. Bellavance a refusé sa demande le 4 juillet dernier, indiquant qu’il n’y avait pas eu d’« irrégulari­té grave » de la part du Comité d’inspection profession­nelle et que la demande était prématurée.

« Le Tribunal est d’avis qu’en tant que membre d’un ordre profession­nel, une personne doit accepter de se soumettre à des inspection­s, enquêtes et examens pour contrôler la qualité de son travail », avait souligné le juge.

ENTENTE

Le Dr Marcoux a finalement accepté une entente dans laquelle il perd son droit de pratique auprès des animaux de compagnie, mais peut continuer d’administre­r ses deux cliniques, situées à Trois-Rivières et à La Tuque. Il évite ainsi la radiation.

Il devra toutefois se soumettre à une inspection portant sur sa compétence s’il désire recommence­r à exercer la médecine vétérinair­e. Le Dr Marcoux n’a pas voulu répondre aux questions du Journal, indiquant simplement prendre une pause de pratique pour évaluer ses options.

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GUY MARCOUX Vétérinair­e

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