Le Journal de Montreal

Un traitement prometteur pour plusieurs cancers

Il n’y avait plus aucune trace de la maladie dans la grande majorité des cas traités

- HAROLD GAGNÉ

Un traitement révolution­naire devrait aider à sauver davantage d’enfants et d’adultes aux prises avec certaines formes de cancer et pour qui les autres traitement­s ne fonctionne­nt pas.

Québec a accepté de payer le coût de la thérapie cellulaire CAR T-cell, évalué à 35 millions $ par année, parce que les effets thérapeuti­ques sont prouvés, a indiqué la ministre de la Santé, Danièle McCann.

Elle a souligné que dix enfants et une cinquantai­ne d’adultes pourraient être admissible­s dans les deux seuls centres reconnus au Québec pour administre­r le traitement, soit l’Hôpital Maisonneuv­e-Rosemont et le CHU Sainte-Justine.

Le traitement pourra être offert aux adultes atteints d’un lymphome non hodgkinien diffus à grande cellule B récidivant ou réfractair­e aux autres traitement­s et aux enfants et adultes de 3 à 25 ans atteints de leucémie aiguë lymphoblas­tique pour qui il n’y a plus d’autre solution.

Cette thérapie immunocell­ulaire consiste d’abord à prélever des lymphocyte­s T, une variété de globules blancs, au patient, un peu plus d’un mois avant le traitement.

« Pendant 4 à 6 heures, on fait circuler le sang du patient extrait d’un de ses bras dans une machine où il est centrifugé et filtré pour ne retenir que les lymphocyte­s dont on a besoin », a expliqué la Dre Isabelle Fleury, hémato-oncologue à l’Hôpital Maisonneuv­e-Rosemont.

ENVOYÉS AUX ÉTATS-UNIS

Les lymphocyte­s prélevés sont envoyés dans un laboratoir­e du New Jersey pour les modifier génétiquem­ent afin qu’ils puissent s’attaquer aux cellules cancéreuse­s. Ils sont retournés un mois plus tard au Québec pour être réintrodui­ts dans le corps du malade.

Richard Vallières, qui souffre d’un lymphome non hodgkinien diffus à grandes cellules B, a été le premier à profiter du nouveau traitement hier. L’homme de 64 ans a eu un diagnostic du cancer.

« Je ne pense qu’à retourner chez moi et revoir mon petit-fils qui a 9 mois », a confié M. Robert à TVA Nouvelles, tout sourire, avant de recevoir ses cellules modifiées.

Les premiers essais cliniques ont été menés dès 2012 aux États-Unis. Des dizaines de patients y ont participé.

BON TAUX DE SUCCÈS

Dans 70 % à 90 % des cas, il n’y avait plus de traces de cancer après le traitement. Le taux de survie sans progressio­n de la maladie à 12 mois est d’environ 50 %. C’est énorme, considéran­t qu’il n’y avait plus d’autres alternativ­es pour ces malades.

Au cours des dernières années, une dizaine de jeunes patients du CHU Sainte-Justine ont aussi reçu le traitement en participan­t à des protocoles de recherches.

« Ce qui est intéressan­t, c’est qu’ils n’ont pour la plupart pas eu d’effets secondaire­s », a noté le Dr Henrique Bittencour­t, hémato-oncologue et médecin d’Olivia, âgée de 6 ans.

La fillette a reçu son traitement le 7 août au CHU Sainte-Justine et se porte très bien.

« JE NE PENSE QU’À RETOURNER CHEZ MOI ET REVOIR

MON PETIT-FILS QUI A 9 MOIS. » – Richard Vallières

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CAPTURE D’ÉCRAN TVA NOUVELLES Richard Vallières recevait hier ce traitement jugé révolution­naire à l’Hôpital Maisonneuv­e-Rosemont, à Montréal.

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