La Turquie se dit prête à lancer une nouvelle offensive en Syrie
De son côté, le président américain Donald Trump assure ne pas lâcher les Kurdes
ISTANBUL | (AFP) La Turquie a affirmé hier être prête à lancer une nouvelle offensive en Syrie contre une milice kurde, que le président américain Donald Trump a assuré ne pas lâcher, après avoir laissé entendre le contraire.
Renforçant l’impression qu’une offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG) était imminente, le ministère turc de la Défense a indiqué que « tous les préparatifs en vue d’une opération ont été achevés ».
La tension dans le nord-est de la Syrie a monté d’un cran après l’annonce par la Maison-Blanche, dimanche soir dans la foulée d’un entretien téléphonique entre M. Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, que les militaires américains stationnés dans la zone seraient retirés en vue d’une opération turque.
TRUMP SE DÉFEND
Mais accusé jusque dans son propre camp de lâcher des alliés des États-Unis, le président Trump a réorienté lundi son discours en affirmant qu’il « anéantirait complètement l’économie de la Turquie » si celle-ci « dépassait les bornes ».
« Nous sommes en train de quitter la Syrie, mais nous n’avons absolument pas abandonné les Kurdes, qui sont des gens formidables et de merveilleux combattants
», a-t-il renchéri hier dans un tweet. « Nous aidons les Kurdes financièrement (et en leur fournissant des) armes ».
Mais il a aussi souligné que la Turquie était un « partenaire commercial important » des États-Unis et annoncé qu’il accueillerait M. Erdogan à Washington le 13 novembre.
RENFORTS
D’après le quotidien turc Hürriyet ,une opération pourrait débuter dans les prochains jours, l’état-major turc attendant que le retrait des forces américaines présentes
dans cette zone soit achevé.
Lundi soir, l’armée turque a dépêché des renforts, notamment des chars, à sa frontière avec la Syrie, et de nouveaux véhicules blindés y ont été massés hier.
À terme, Ankara entend créer une « zone de sécurité », sorte de tampon de 30 km de profondeur s’étirant de l’Euphrate à la frontière irakienne, soit 480 km.
Cette zone a pour vocation, selon Ankara, d’accueillir une partie des 3,6 millions de Syriens réfugiés en Turquie et de séparer la frontière turque des territoires conquis par les YPG en plein chaos syrien.